Cette nouvelle réserve vient renforcer le réseau des réserves naturelles des Antilles, qui comprend celles de Petite Terre (990 ha) en Guadeloupe, de Saint-Martin (3.060 ha), de Saint-Barthélémy (1.200 ha), et en Martinique, de la Caravelle et des Ilets Sainte-Anne.
Il s’agit de la première réserve naturelle à caractère essentiellement géologique de l’outre-mer (il n’existe par ailleurs qu’une douzaine de réserves géologiques en métropole). Avec des roches magmatiques mésozoïques datées à -145 millions d’années (les plus anciennes connues dans les Petites Antilles) et des massifs de pillow-lavas où s’intercalent des bancs de radiolarites, l’extrémité ouest de l’île de la Désirade présente un intérêt géologique incontestable. Les milieux installés sur ce substrat remarquable abritent en outre plusieurs espèces animales et végétales protégées ou menacées (dont les fameux cactus Têtes à l’Anglais).
Le décret portant création de la réserve en précise les limites, les actions, activités, travaux, constructions et modes d’occupation du sol qui y sont soit réglementés, soit interdits.
Située sur le territoire de la commune de La Désirade, à l’est de l’île homonyme, la nouvelle réserve couvre une surface de 62 hectares. Cette réserve étant à “caractère essentiellement géologique”, relève l’exposé des motifs, le décret interdit de collecter et d’emporter des minéraux, roches et fossiles, de prospecter et d’exécuter des fouilles archéologiques et de prélever des matériaux archéologiques, sauf à des fins scientifiques.
Les activités de recherche ou d’exploitation de carrière ou minière, de prélèvement de sable sont interdites. Les activités pastorales et agricoles, ainsi que la chasse, sont interdites. Toute activité industrielle et commerciale est interdite, à l’exception de celles liées à la gestion et à l’animation de la réserve.
La circulation des véhicules à moteur est en principe interdite, à l’exception de ceux utilisés pour l’entretien et la surveillance de la réserve et par les services publics ou lors d’opérations de police, de secours ou de sauvetage. La circulation des piétons, des cyclistes et des cavaliers est quant à elle autorisée sur les sentiers balisés.
En revanche, les autres activités sportives et de pleine nature sont en principe interdites. Le pique-nique, le camping et le bivouac sont également interdits.