Une “mission flash” conseille la sauvegarde des emplois aidés dans les Ehpad

La députée REM Monique Iborra, rapporteure d'une mission parlementaire conseille que les emplois aidés dans les établissements pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) soient "préservés" en 2017 et que des mesures soient prises à plus long terme pour pallier les sous-effectifs.

 

“Les Ehpad, qui souffrent de sous-effectifs patents”, devraient voir leurs emplois aidés “préservés en 2017”, a-t-elle déclaré devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée.

C’est l’une des recommandations de la “mission flash”, qui a auditionné depuis le 4 septembre les acteurs du secteur. Ce nouvel outil, destiné à proposer rapidement des “actions immédiates” à des “problèmes urgents” et ouvrir la voie à un travail plus approfondi, est “une première du genre”, a souligné la présidente de la commission, Brigitte Bourguignon (REM).

Selon les députés, cette mission a été motivée par la faiblesse de la prise en charge des personnes âgées, particulièrement celles qui sont dépendantes, et les conditions parfois indignes dont elles sont victimes.

 

Accidents du travail supérieurs à ceux du BTP

“Les personnes âgées sont de plus en plus dépendantes lorsqu’elles arrivent en maison de retraite, alors que la priorité est donnée au maintien à domicile. Elles ont en moyenne de 85 ans, et leur temps de séjour en maison de retraite est devenu plus court (deux ans et demi en moyenne)”, a expliqué Monique Iborra.

Les personnels sont en “sous-effectifs” et leurs conditions de travail sont “particulièrement difficiles”, notamment pour les aides-soignantes a relevé la mission parlementaire. Une situation qui se traduit dans les chiffres, notamment celui du taux d’absentéisme qui est en moyenne de 10%. D’autre part, les accidents du travail en Ehpad seraient aujourd’hui deux fois supérieurs à la moyenne nationale, et supérieurs à ceux du secteur du BTP.

Toujours selon la commission, “la médicalisation reste “insuffisante”, “un tiers” des établissements étant dépourvus d’un médecin coordonnateur, dont la présence est pourtant obligatoire dans les textes, et la majorité des établissements n’ayant pas d’infirmiers de nuit. “On constate dans toutes les catégories de soignants un déficit de formation initiale en gérontologie”, a souligné la députée de Haute-Garonne.

 

Valoriser le statut

Face aux difficultés de recrutement, de formation et de conditions de travail, la mission demande la mise en place immédiate d’un groupe de travail pour “réfléchir à une revalorisation du statut” des aides-soignantes. Elle recommande par ailleurs “la présence d’un infirmer diplômé la nuit, en astreinte ou en poste”.

Monique Iborra souhaite par ailleurs qu’une évaluation soit faite de la réforme de la tarification des maisons de retraite, engagée par le précédent gouvernement et qui est contestée par de nombreux acteurs publics et départements. La Fédération hospitalière de France (FHF) avait estimé en juin que cette réforme allait entraîner à terme une baisse de 200 millions d’euros des dotations annuelles allouées aux maisons de retraite publiques.

Pour le plus long terme, la mission suggère notamment “une mission d’observation des réalités de terrain”, axée sur les conditions de travail et l’organisation des établissements, dans l’objectif de “parvenir à la publication de normes minimales de personnels, soignants notamment, par établissement public et privé”.

 

► Voir les vidéos de travail de la “mission flash” 

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