UFC-Que Choisir veut une réforme de la politique agricole

L’association UFC-Que Choisir a choisi le premier jour de la Semaine sans pesticides pour publier une étude sur la qualité de l’eau potable. Sans surprise, elle montre que l’agriculture est la première cause de pollution de l’eau potable en France. « Le problème de l’eau n’est toujours pas une priorité de la politique agricole », dénonce le président de l’association Alain Bazot.

L’association a relevé automatiquement sur le site Internet du ministère de la Santé les bulletins d’analyse de l’ensemble des communes françaises pour les deux dernières années. Elle s’est intéressée à six critères de qualité : radioactivité, bactériologie, concentration en aluminium, en pesticides (total des pesticides, atrazine et ses métabolites), en nitrates et en sélénium. « Pour ne pas affoler à tort la population, nous avons décidé qu’il fallait 25% ou plus de résultats non-conformes sur une année pour classer l’eau d’une commune « non-conforme » », justifie Alain Bazot.

97,5% de conformité
Résultat : d’après l’association, 97,5% des Français ont accès à une eau de bonne qualité. Une valeur qui rejoint celles affichées par les pouvoirs publics. En ce qui concerne le sélénium, un composé naturel présent dans les nappes phréatiques profondes et dont le taux est non-conforme dans 165 communes, l’association a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire pour qu’elle définisse les mesures sanitaires à mettre éventuellement en œuvre.

Agriculture : 69% des non-conformités
UFC-Que choisir souligne aussi que les polluants d’origine agricole sont à l’origine de 69% des dépassements de normes. Par ailleurs, l’association a mis en parallèle les cartes de pollution des rivières et de pollution de l’eau potable, et noté une concordance très forte entre les zones polluées et les réseaux distribuant une eau non-conforme. Pour les nitrates notamment, le quart Nord-Est est le plus touché : taux élevés d’amendement agricole azoté et pollution de l’eau potable par les nitrates.

Négation du principe pollueur/payeur
Face à ces pollutions, Alain Bazot s’élève contre « la négation du principe pollueur/payeur », les consommateurs payant in fine le coût de la dépollution.
L’association dénonce en outre le manque de volontarisme politique – tant pour inciter les agriculteurs à changer de pratiques que pour protéger les captages. Elle appelle à inverser cette tendance, notamment dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune qui doit être lancée en 2013.

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