Strasbourg, nouvelle capitale française de la biodiversité

Outre sa biodiversité, la capitale alsacienne s'est distinguée parmi 77 villes candidates pour sa dynamique en matière d'agriculture urbaine et périurbaine. Une plus petite commune très engagée, Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), décroche un coup de coeur et un prix dans sa catégorie.

Après Grande-Synthe, Montpellier, Lille et Niort, Strasbourg devient la nouvelle capitale française de la biodiversité. Potagers urbains collectifs, parcelles agricoles intensives converties à la cueillette, au maraîchage, en prairie humide en partie pâturée ou vouée à la permaculture, jardins flottants, vergers pédagogiques… La floppée d’initatives repérées, portées par une forte dynamique associative et partenariale, ont convaincu le jury de cette cinquième édition, coorganisée par Natureparif, Plante & Cité et l’Arpe Paca, et dont Environnement Magazine est partenaire. Strasbourg veut devenir « une ville nourricière dans une démarche collégiale impliquant les associations et habitants », souligne-t-on chez Natureparif, non sans ajouter cela y est d’autant plus un défi que la ville a des handicaps, notamment des sols urbains pollués. C’est aussi –  l’argument fait toujours mouche – la seule grande ville de France convertie depuis quatre ans au zéro phyto dans tous ses espaces, cimetières compris ; là où ailleurs cela reste un point noir.
Coup de cœur du jury et primée dans la catégorie des petites villes, Mouans-Sartoux avait de quoi séduire avec son outil phare, réplicable et très partagé avec d’autres collectivités. Soit une régie agricole cultivant 4 hectares pour du maraîchage bio, avec des chantiers d’insertion, un salarié à temps plein, l’appui du service verts, et couvrant 80 à 90 % des besoins des cantines scolaires, le tout en lien avec une politique de préservation des terres agricoles. Son prochain défi : produire l’été des produits pour la conservation. Quant au prix des villes moyennes, il revient à Pau, qui a misé sur le pâturage urbain, un programme de fauche d’espaces en prairies, réintroduit le maraîchage et mis à disposition des terrains pour de la formation, l’accueil de ruches et favorisé l’éclosion de liens solidaires entre maraîchers, techniciens et gens du voyage.  
Une communauté d’agglomération soumise à forte pression foncière décroche le prix des intercommunalités : Marne-et-Gondoire, en Seine-et-Marne (90 000 habitants, 18 communes). C’est en effet l’une des rares à avoir fait aboutir en mars dernier un Périmètre de protection des espaces agricoles et naturels périurbains (PPEANP). Elle est aussi à l’initiative de partenariats avec des agriculteurs intervenant sur des prairies restaurées.
Enfin, nouveauté de cette cinquième édition : un prix remis à quatre capitales régionales. C’est à dire à chacune des régions partenaires : l’Aquitaine (Bègles pour son réseau de mini jardins partagés dans les dents creuses et sa défense du maraîchage, via une convention avec un bailleur), l’Ile-de-France (Montreuil pour ses murs à pêches et jardins collectifs), Rhône-Alpes (La Motte-Servolex pour l’accent mis sur la sylviculutre, l’agriculture de proximité, carte de circuits courts à l’appui, et son programme de subvention de bonnes pratiques bénéficiant à 16 hectares de cultures) et la Paca pour Miramas (arrêt du recours aux pesticides et gestion écologique des espaces verts).
Un recueil d’actions paraîtra fin novembre et une remise des prix aura lieu le 24 novembre à Paris.

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