La décision de la Commission des affaires sociales du Sénat fait suite à plusieurs mobilisations de personnels d’établissements, dénonçant des conditions de travail et de rémunération préjudiciables au bon exercice de leur mission. Le Gouvernement réserve pour l’heure ses réponses au rendu des conclusions d’un groupe de travail ministériel sur la qualité de vie au travail dans les Ehpad et sur les carrières.
Lors du vote de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, la commission avait averti le Gouvernement des conséquences encore incertaines d’une réforme tarifaire des établissements qui prévoit la redéfinition en profondeur des modalités de versement par les conseils départementaux de la dotation relative à la dépendance. A cette occasion, le rapporteur médico-social avait notamment souligné que malgré “le caractère nécessaire de la réforme tarifaire des Ehpad“, “l’introduction du point Gir départemental posait la question cruciale de l’égalité territoriale de la réponse des pouvoirs publics face à la perte de l’autonomie” et que, sans estimation objective des effets de la réforme, le risque d’exposition des “résidents modestes de ces établissements à une augmentation intolérable de leur reste à charge” était réel.
L’application pleine et entière de la réforme tarifaire n’étant néanmoins prévue que pour 2024, la commission se penchera sur les causes plus immédiates de ces mobilisations, plus spécifiquement liées aux limites du modèle de ressources humaines des Ehpad (recrutement, formation, rémunération).
La commission entendra Mme Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé en clôture des travaux.