Rénovation des bâtiments communaux : les professionnels font bloc pour aider les élus

Quatre grands acteurs de la filière du génie électrique et de la maintenance du bâtiment, représentant des milliers de petites et moyennes entreprises, viennent de dévoiler un outil gratuit d'auto-diagnostic pour inciter et aider les collectivités à rénover leurs bâtiments communaux. 

 

Le 12 janvier dernier, le Gimelec (Groupement des industries de l’équipement électrique, du contrôle-commande et des services associés, 180 entreprises), la Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE), le réseau d’entreprises locales Gesec (380 entreprises) et le Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique (Serce, 260 adhérents) ont présenté une étude et un outil d’auto-évaluation destinés à contrer l’immobilisme observé sur le terrain en matière de transition énergétique des administrations publiques locales. Ces deux livrables sont en libre accès.

La filière s’appuiera sur son réseau d’entreprises de proximité pour les faire connaître et les diffuser au plus près des élus. “Nos adhérents, dont certains sont de toutes petites entreprises, pourront s’appuyer sur le quiz en ligne que nous avons créé pour échanger avec les élus sur l’efficacité énergétique”, ajoute Philippe Rifaux, délégué général de la FFIE. Cet outil d’auto-évaluation aide les communes à mieux apprécier leur engagement en matière de transition énergétique. Il comporte une dizaine de questions et “permet d’établir un bilan et d’identifier les leviers d’actions qu’il est possible de mettre en œuvre, quelle que soit la taille de la commune”.

 

Un parc énorme et peu rénové

“Ecoles, bâtiments administratifs, stades et cuisines collectives dominent le très hétérogène parc de bâtiment des collectivités, évalué à 227.000 bâtiments. Ces ensembles immobiliers voisinent avec des bâtiments récents, quelquefois aux normes BBC, alors qu’ils sont pour leur part souvent mal entretenus, mal isolés. Des freins persistent pour rénover ces passoires thermiques. La maîtrise de la facture énergétique associée à ce parc de bâtiment et aux équipements publics devrait contribuer un objectif de bonne gestion. Pourtant sur le terrain, il n’y a pas de mouvement d’ampleur en faveur de la rénovation. D’où l’intérêt d’une étude réalisée auprès de 70 collectivités locales de toutes tailles, et d’un outil pour montrer aux élus que ne pas agir est encore pire”, motive Anne Valachs, directrice générale du Serce.

Divers freins
Le contexte réglementaire a pourtant évolué et plaide en faveur d’une prise de conscience. “Les collectivités, leurs services et leurs élus ont une conscience réelle des enjeux portés par la transition énergétique. Pour autant, les pratiques demeurent très diverses”, lit-on dans cette étude, dont voici la synthèse. La taille de la collectivité n’est pas un facteur explicatif déterminant. Les freins sont plutôt financiers ou liés aux compétences techniques très hétérogènes, au vieillissement et à un certain conservatisme des équipes techniques, mais aussi à une méconnaissance des consommations de ces bâtiments – le cas typique étant l’audit énergétique abandonné ou dans le meilleur des cas confié à un stagiaire. “Certaines collectivités utilisent des moyens d’analyse très performants. Mais les pratiques les plus courantes sont beaucoup moins avancées”, poursuit l’étude.

 

Facteurs clés de réussite

Selon Pauline Mispoulet, directrice générale du Gesec, “de bonnes pratiques existent pourtant”. Et si elles se généralisaient ? “Elles contribueraient à une accélération significative de la transition énergétique au sein des collectivités”, poursuit-elle. L’étude met à jour des facteurs clés de réussite. La connaissance du parc de bâtiments est évidemment un préalable incontournable. Il ne faut pas se focaliser uniquement sur le bâti mais aussi penser aux usages qui en sont faits. Par ailleurs, l’importance des investissements à consentir est souvent le prétexte à l’immobilisme. “Or une stratégie de petits pas, plus graduelle, est tout à fait possible et suffit pour mettre à jour des gisements d’économie d’énergie souvent très importants, dont une grande partie est accessible avec des coûts d’investissement limités”, conclut Pauline Mispoulet.

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