Querelle autour du salon des maires franciliens

L’association des maires d’Île-de-France (Amif) et le groupe CMP, qui organise depuis plus de vingt ans le Salon des maires d’Île-de-France, sont fâchées. Cet été, deux décisions de justice ont donné raison à la seconde contre la première. L’an prochain, Amif et CMP organiseront chacune leur manifestation, à quinze jours d’intervalle.

Deux décisions de justice, rendues par le TGI de Paris et le TGI de Créteil respectivement les 2 et 9 août derniers, ont donné raison au groupe CMP, spécialisé dans l’organisation de manifestations professionnelles, dans le litige qui l’oppose à l’Association des maires d’Île-de-France (Amif). 
Le différend porte sur l’organisation du Salon des maires d’Île-de-France « assurée par nos soins depuis 1997 », nous indique une responsable de CMP qui ajoute « que le concept même de cette importante manifestation a été imaginé en 1995 par le président de CMP et proposé à l’Amif ».
En avril dernier, CMP décide de ne pas répondre à l’appel d’offres portant sur la 24e édition du Salon – une échéance importante puisque l’année 2020 correspond au trentième anniversaire de l’association – estimant « que les conditions financières et les demandes de l’Amif ne sont pas réalistes. D’ailleurs, aucune autre entreprise n’a répondu et l’appel d’offres a été déclaré infructueux ». Cette procédure d’appel d’offres avait été organisée une première fois en 2016 pour « sécuriser juridiquement le choix de l’opérateur qui s’effectuait jusqu’à cette date via une simple convention, et cela sans mise en concurrence », nous indique Stéphane Beaudet, maire d’Evry-Courcouronnes et président de l’Amif.
Dans la foulée, l’association lance une procédure négociée sans consulter CMP, déclenchant un double contentieux qui se solde le 2 août par une première condamnation de l’Amif, déboutée une semaine plus tard de sa demande de transfert du contrat conclu entre CMP et Paris Events Center pour l’utilisation d’un hall du parc des expositions de la Porte de la Villette les 16, 17 et 18 juin prochains. C’est d’ailleurs dans ces lieux et à ces dates que CMP organisera – sans son partenaire historique – le nouveau Salon des élus et décideurs des territoires d’Île-de-France (Selif). 
Pour sa part, l’Amif entend organiser son propre événement : il devrait se tenir les 3 et 4 juin prochains à Villepinte, comme le confirme Stéphane Beaudet qui précise que cette édition anniversaire s’inscrira « dans une dynamique nouvelle ». Dans cette perspective, une procédure d’appel d’offres va être très prochainement relancée par l’Amif qui souhaite s’adosser rapidement à un opérateur. Selon Stéphane Beaudet, « beaucoup de partenaires ont déjà fait montre de leur intérêt ». L’agence CMP aurait pour sa part engrangé une quinzaine de pré-réservations d’exposants. La guerre des salons des maires franciliens aura-t-elle lieu ?

26 septembre 2019. Stéphane Beaudet, le président de l’association des maires d’Île-de-France (Amif), a voulu revenir sur notre post publié le 24 septembre (ci-dessus). Il tient à préciser qu’il n’a pas été débouté de sa requête par le TGI de Créteil le 9 août dernier, « mais que le juge a estimé qu’il n’était pas compétent et qu’il fallait renvoyer au fond ». L’Amif a alors fait le choix, affirme-t-il, « d’abandonner la procédure pour ne pas créer une escalade dans le conflit avec la société CMP ». Stéphane Beaudet réfute aussi « que les conditions financières de l’appel d’offres portant sur le choix de l’opérateur du salon étaient irréalistes puisque les sociétés qui étaient consultées dans le cadre de la procédure de gré à gré étaient prêtes à déposer une offre conforme aux attentes de l’Amif. Elles n’ont pas pu le faire du fait de l’annulation de ladite procédure ». Ce dernier point reste contesté par le groupe CMP.

 

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