“Nous sommes à l’aube d’une profonde mutation du métier de DGS de commune”

Confronté aux transformations qu'entraînent les différentes réformes des collectivités, il ne cesse de s'adapter et sait parfaitement que cette mutation ne fait que commencer. Un témoignage de Cédric Hamelin, DGS de Saint-Maixent l’Ecole (Deux-Sèvres, 7.000 hab.) et président de l’Union régionale Poitou-Charentes du SNDGCT et qui suivra de près le Congrès du Syndicat national des directeurs généraux des collectivités territoriales (SNDGCT), qui se tiendra à La Rochelle, du 1er au 3 octobre.

“Dans l’exercice de notre métier de DGS, le contexte budgétaire actuel apparaît particulièrement difficile. Avec la restriction de nos marges de manœuvre financières mais aussi par l’absence de visibilité sur l’avenir. Je pense notamment à la refonte prévue de la DGF pour 2016, sur laquelle nous n’avons pas d’informations, qui rend très compliquée notre préparation budgétaire. La hausse de la pression fiscale ne constitue pas forcément la bonne réponse. Au-delà de cet exemple, les collectivités ont beaucoup de mal à faire des prévisions. Il devient très compliqué de travailler dans ce contexte. Cela s’ajoute aux nombreux sujets sur lesquels nous n’avons aucune marge de manœuvre et qui amplifient nos dépenses : normes, réforme des rythmes scolaires, traitement des fonctionnaires… Ce contexte budgétaire pour le moins tendu existe à un moment où la crise économique et sociale est loin d’être finie comme le montre la hausse des demandes des habitants avec le souhait de toujours plus de services.

Ce n’est pas la réforme territoriale qui apporte la solution car la loi “Notre” traduit un consensus mou, résultat de chaque niveau de collectivité ayant âprement défendu son pré carré. La simplification territoriale n’est malheureusement toujours pas au rendez-vous ! Face à des citoyens qui continuent de ne pas s’y retrouver, il existe un risque fort de remise en cause de la démocratie locale.

 

“L’utilité d’avoir encore un DGS sur sa commune”

Confronté à toutes ces difficultés, le métier de DGS devient beaucoup plus complexe à exercer. Le fort renouvellement des équipes municipales en 2014 s’est traduit par l’arrivée de nouveaux élus qui malgré leur discours ont du mal à réduire les dépenses et à dire non aux demandes de services supplémentaires à la population. Un vrai casse-tête pour le DGS qui se voit parfois obligé de jouer le “garde chiourme” en rappelant à l’élu l’ampleur des contraintes budgétaires. Dans le même temps, la montée en puissance de l’intercommunalité et de la mutualisation, avec le niveau d’expertise engendrée à cette échelle, conduit de plus en plus d’élus à se poser la question de l’utilité d’avoir encore un DGS sur sa commune. Ce phénomène touche toutes les communes, quelles que soient leurs tailles.

Nous sommes à l’aube d’une profonde mutation du métier de DGS de commune, que la mise en œuvre de la réforme territoriale devrait encore amplifier. Avec l’appui du syndicat, ce qu’il a commencé à faire, il nous faut repenser le métier de DGS communal de demain, en l’axant sur encore plus d’expertise et de stratégie. A cette fin, des formations spécifiques doivent être organisées, en lien avec le CNFPT. Cette évolution du métier va devenir un sujet récurrent, de plus en plus important au fil des années. La question concerne au premier chef les jeunes DGS et l’action du syndicat comme les temps d’échanges prévus au sein de notre congrès de la Rochelle montreront notre volonté de les accompagner au mieux.”

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