La décision de la mairie de Lyon d’imposer dans ses cantines scolaires un menu végétarien, officiellement pour se conformer au protocole sanitaire, a déclenché de très vifs débats qui ont divisé jusqu’au sein de la majorité présidentielle et du gouvernement. Ils ont permis de mettre en exergue certaines difficultés d’application – et d’acceptation – de la loi EGalim qui impose depuis le 1er novembre aux restaurants scolaires de proposer au moins une fois par semaine un menu végétarien, soit unique, soit alternatif dans le cas où la logistique permet d’élaborer plusieurs menus.
Certaines collectivités ont profité de cette polémique pour communiquer sur leurs actions en ce domaine. Ainsi, à l’occasion d’une visite effectuée par Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique, la Ville de Chartres a tenu à rappeler qu’elle n’avait pas attendu une loi pour proposer à l’ensemble de ses élèves un menu végétarien quotidien. Depuis septembre 2020, les habitués des cantines scolaires chartraines ont chaque jour le choix entre un menu végétarien et un menu classique. Jean-Pierre Gorges, le maire de la ville, n’a pas manqué de s’interroger sur la place du législateur dans ce débat : « Est-ce à lui de décider des menus dans les écoles ? Ou au bon sens des maires, quand il s’applique sur le terrain ? ». A Clermont-Ferrand, on assume d’avoir été au-delà des obligations légales en proposant depuis janvier deux repas végétariens par semaine. Ce qui a nécessité de former l’ensemble du personnel de restauration à la cuisine végétarienne. Selon Nicolas Bonnet (EELV), le maire adjoint en charge de la restauration, cette décision a pour but « d’améliorer la qualité des repas et de réduire l’impact environnemental » et a été prise avant « la polémique lyonnaise ».