Médecine rurale : l’AMRF demande un traitement de choc

A l'heure du projet de loi de Finances de la sécurité sociale 2017, l'Association des maires ruraux de France, par la voix de son président Vanik Berberian, a tenu a rappeler quelques-unes des revendications que l'AMRF porte depuis longtemps déjà...

Si les Maires ruraux ont salué le vote en première lecture du projet de loi de Finances de la sécurité sociale 2017 autour de la constitution d’équipes de médecins libéraux remplaçants auprès des agences régionales de santé (ARS), ils préviennent rester très attentifs à la circulaire d’interprétation qui permettrait à des médecins n’ayant pas encore présenté leur thèse, de venir en appui de médecins installés dans des zones sous-denses.

De même, les élus ruraux estiment être “insuffisamment représentés dans les conseils territoriaux de santé où, déclare le président des Maires ruraux de France, Vanik Berberian : “la technostructure mène la danse alors que l’essentiel des problèmes est concentré à la campagne.”
Il vient d’ailleurs d’adresser un courrier à Marisol Touraine afin qu’elle “veille à ce que les Agences régionales de santé intègrent des élus ruraux parmi le collège des collectivités.”

 

“Une pudeur injustifiée”…

Les Maires ruraux demandent en outre un changement radical de méthode. “Le constat est connu, explique Vanik Berberian. Depuis trop longtemps les mesures prises n’ont pas ou insuffisamment d’incidence sur les territoires ruraux. Les propositions réalistes des maires ruraux, exposées depuis plusieurs années commencent à émerger mais bien trop timidement.”
Ainsi s’interrogent-ils sur la portée de la mesure présentée au PLFSS à propose de l’impossibilité de s’installer en zone dense sans départ d’un médecin installé. “C’est la marque d’une pudeur injustifiée pour ne pas venir progressivement sur des solutions efficaces que sont le salariat ou la définition d’un numerus clausus pour les zones déjà bien pourvues en professionnels de santé, ce qui permettrait l’exercice dans d’autres territoires. Son rejet, nuitamment, par le Parlement étonne tout autant et témoigne également d’une posture bien trop rigide de certains alors qu’aucune arme législative n’est de trop.”

 

Redéfinir la délégation des actes

Aux grands maux, les grands remèdes ! C’est pourquoi les Maires ruraux suggèrent l’étude approfondie d’une redéfinition de la délégation des actes entre aides-soignant(e)s, infirmièr(e)s et médecins, comme a été autorisée récemment à titre expérimental, la possibilité donnée aux pharmaciens de faire des vaccins. Ils demandent avec insistance à ce que soit revalorisée la fonction de généraliste avec l’introduction dans la formation l’exercice en milieu rural, et que l’on sorte des schémas corporatistes. “L’honneur des responsables politiques et des acteurs professionnels, c’est de trouver enfin des réponses à une problématique identifiée depuis plus de 30 ans en ayant une vision globale et en ne négligeant aucune opportunité comme la télémédecine. Pendant que la concertation devient palabres, la situation sanitaire s’aggrave sur le territoire”, conclut le président de l’AMRF.

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