Lourde facture sociale pour le bruit : 57 milliards d’euros par an

Le Conseil national du bruit évalue à plus de 57 milliards par an le coût social des nuisances sonores dans l’Hexagone. Un appel à agir lancé ce mardi matin à l'Assemblée nationale par le député de Seine-Maritime Christophe Bouillon, qui préside l'instance consultative.

Plus de 57 milliards d’euros par an, c’est le coût social des nuisances sonores en France selon une étude que vient de dévoiler le Conseil national du bruit (CNB), accompagné par le cabinet EY et l’Ademe. Un chiffre, sans doute sous-évalué par manque de données, qui se décompose ainsi : 20,6 milliards induits par le bruit des transports (maladies cardiovasculaires, perte de valeur immobilière ou de rentrées fiscales…) ; 19,2 en milieu professionnel (surdité, perte de productivité…) ; 11,5 dus aux nuisances sonores provoquées par le voisinage (gêne, trouble du sommeil…) et 6,3 liés aux troubles d’apprentissage. « Ces résultats méritent d’être mis en perspective avec une étude de l’Ademe qui chiffre à 6 milliards, pouvant être étalés sur dix ou vingt ans, le traitement des points noirs du bruit routier au niveau national ! », relève le président de la commission technique du CNB, René Gamba, qui regrette le peu de considération qu’accordent, aujourd’hui encore moins qu’hier, politiques et entreprises à cette problématique.

 

Consilider les connaissances

L’étude a pour objectif d’améliorer et de consolider les connaissances des décideurs publics et privés sur les conséquences financières directes et indirectes de l’exposition au bruit. Reposant sur une analyse critique des travaux, souvent parcellaires, disponibles à l’échelle française et européenne, elle décrit les coûts directs et indirects et en fournit, lorsque c’est possible, une traduction économique. « Nous espérons que ces premiers repères chiffrés donneront envie aux décideurs, qui habitent et travaillent généralement dans des lieux confortables et isolés, de se préoccuper davantage du sujet », pointe René Gamba.

 

Quelques préconisations

L’étude ne propose pas de pistes d’action de prévention ou d’atténuation concrètes, mais recense les besoins en termes de recherche. Par exemple : compléter la mesure du coût social pour les transports, affiner la compréhension des effets des nuisances sonores à l’hôpital ou à l’école, ou encore, conduire une étude sur la perte de productivité au travail. Estimant à 100 000 euros la perte annuelle de productivité liée au bruit pour une entreprise de 100 salariés, l’étude préconise ainsi la réalisation, à l’image de ce qui a été fait pour les transports, d’une carte des points noirs du bruit en milieu professionnel.

Laisser un commentaire