Logement social : les maires refusent de porter le chapeau

Friture sur la ligne entre les associations d’élus et la ministre du Logement. Cette dernière accuse les maires « de ne pas jouer le jeu du logement social ». Les maires rappellent l’État à ses responsabilités et lui reprochent son « désengagement financier ».

Les maires n’ont pas du tout apprécié les propos polémiques tenus par la ministre du Logement Emmanuelle Wargon sur l’antenne de RTL, les accusant de « ne pas jouer le jeu en faveur du logement social » et réclamant de nouvelles sanctions à leur encontre. Selon le bureau de l’AMF, ces déclarations « profondément injustes et démagogiques » traduisent « une fois encore le peu de considération porté à l’action des maires et des intercommunalités »
Si l’on en croit les élus, manifestement très remontés, « la ministre du Logement devrait d’abord s’interroger sur la décision prise il y a trois ans de faire supporter le coût de la baisse des APL aux bailleurs sociaux, ce qui a fortement réduit leur capacité d’investissement ». D’autant qu’à cette mesure controversée s’est ajouté le désengagement financier de l’État « sur les aides à la pierre, la compensation de l’exonération des taxes foncières sur les logements sociaux et le budget de l’Anru, financé quasi exclusivement par Action Logement ». Enfin, ils s’étonnent de devoir faire face à de telles attaques « trois semaines après avoir signé avec l’État le pacte de la construction durable ». Bref, s’ils se déclarent toujours disponibles pour participer au dialogue, ils n’acceptent pas que l’État leur « fasse la leçon »
Pour autant, le logement social ne se résume pas toujours à un terrain d’affrontement entre l’exécutif et les collectivités locales. Les maires et présidents d’intercommunalité se sont aussi publiquement réjouis du retrait des articles 27 et 28 sur le logement social prévus au titre du projet de loi confortant les principes républicains. Ces dispositions auraient autorisé le gouvernement à intervenir par voie d’ordonnance afin, d’une part, de renforcer la mixité sociale dans l’attribution des logements, et, d’autre part, à définir pour la période post-2025 des objectifs de réalisation de logements locatifs sociaux en améliorant leur répartition territoriale. Les bureaux de l’AdCF, de France Urbaine et de l’AMF avaient émis les plus grandes réserves sur la méthode employée pour légiférer. Ils s’étaient aussi inquiétés « des risques d’amalgame entre logement social et radicalisation confessionnelle ».

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