La réduction de la part d’électricité nucléaire en France d’ici à 2025 est un objectif trop ambitieux sans rupture technologique, selon un rapport parlementaire publié mercredi qui préconise un calendrier étalé sur un siècle pour “ne pas faire reposer l’avenir sur des paris”.
Selon ce rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix technologiques et scientifiques sur la “transition énergétique à l’aune de l’innovation et de la décentralisation”, la diminution de 75 à 50% de la part du nucléaire dans la production française d’électricité d’ici à 2025, comme le veut François Hollande, serait “l’équivalent de l’effacement de consommation de plus d’un jour d’électricité par semaine en France”, une “tâche gigantesque”.
Le rapport constate également, à la lumière de plusieurs expériences, que “la mobilisation des ménages en faveur de la transition énergétique dépend crucialement des incitations financières, c’est-à-dire d’un effort des finances publiques bien plus que d’un effet d’entraînement social”.
L’Office préconise donc une “trajectoire raisonnée” pour la réduction du nucléaire.
“Les estimations, quant à la maturation des technologies de stockage d’énergie, indispensables à la stabilisation des énergies variables, obligent à considérer un calendrier s’étalant sur le siècle avec un début de retrait de la production nucléaire vers 2030, une réduction de l’équivalent de 50% des capacités de production actuelle vers 2050 et une cible de 30 à 40% de ces mêmes capacités vers 2100”, ajoute le rapport. Dans le débat national sur la transition énergétique qui doit déboucher sur un projet de loi au printemps 2014, les deux parlementaires regrettent enfin que “la dimension de l’innovation soit insuffisamment prise en compte”.