Objectif de ce programme simultanément déployé en Guyane, à la Martinique et à la Réunion : enrayer le déclin de l’avifaune et pallier au manque d’outils et de techniques adaptés à ces territoires. « Le programme européen Life n’est ouvert aux départements d’outre-mer que depuis 2007. Seul le projet consacré aux forêt sèches de Réunion avait précédé celui-ci », retrace Anne-France Touveron, coordinatrice nationale de Life+ Cap Dom pour la LPO et BirdLife France.
Malgré un budget relativement modeste de 2,2 millions d’euros sur 5 ans, les organisateurs affichent un bilan positif. « Nous avons par exemple mis en place un protocole pour identifier les sites prioritaires pour la protection des oiseaux en dehors des zones déjà protégées. Natura 2000 ne s’appliquant pas à l’outre-mer. Mais aussi monté, avec trois voisins de la Guyane, le premier plan de conservation international de l’héron agami. Ou encore, toujours en Guyane, protégé les sites de nidification du Coq de roche orange », illustre la coordinatrice. Le défi relevé par le projet fut aussi de faire travailler ensemble des acteurs de territoires géographiquement éloignés et présentant des enjeux différents. Un second projet sera proposé à l’automne 2016.
« Nous avons, avec ces travaux, une base solide pour améliorer la protection de toutes ces espèces. Mais il aura fallu beaucoup de patience, de constance, pour convaincre l’Europe de la pertinence de ce programme », regrettait début juillet le député européen réunionnais Younous Omarjee lors du séminaire de restitution. Celui-ci a d’ailleurs déposé auprès du Parlement et de la Commission un projet pilote destiné à enfin répertorier la biodiversité ultramarine.