Les Maires Ruraux appellent au secours et demandent que la santé soit déclarée service public universel

Devant l’urgence de réagir aux impacts de la diminution de l’offre de soin (médecins, infirmières, personnels paramédicaux et maintien à domicile,…) en zones rurales, les Maires Ruraux réunis en assemblée générale à Barbaste (47) tirent à nouveau la sonnette d’alarme et demandent que la santé soit déclarée service public universel.

“Continuer à privilégier les méthodes incitatives sur les actions coercitives, c’est perdre du temps et aggraver les conséquences d’une santé à plusieurs vitesses”, lance d’entrée l’Association des Maires ruraux de France (AMRF). Aussi, en appellent-ils à la prise de décisions nécessaires “d’autant que dans ce domaine, tous les diagnostics, toutes les analyses sont faites et parmi elles, la mauvaise répartition territoriale des praticiens, l’aberration des politiques menées par les ARS qui vise plus à la concentration de l’exercice des soins qu’à la complémentarité des sites. La fermeture des hôpitaux et maternités de proximité est emblématique de ce qu’il ne faut plus faire.”

 

Ce que demandent les Maires ruraux pour changer la donne

“- Que la Santé soit considérée, à l’image de l’Education, comme une priorité nationale nécessitant un plan d’urgence pour permettre l’accès de tous à la santé.
– A tous les acteurs (Etat, facultés d’enseignement, ordres professionnels, syndicats,…) de faire preuve de responsabilité pour concevoir une nouvelle et véritable politique de présence médicale sur le long terme.
– Un changement profond dans la formation des étudiants pour valoriser l’activité des médecins généralistes et l’exercice en milieu rural, au même titre que les spécialités ou la carrière hospitalière. A ce titre les Maires Ruraux se déclarent prêts à s’impliquer dans des actions de sensibilisation et d’accueil.
– L’obligation du tutorat.
– La création d’un dispositif obligeant à l’exercice au profit de l’Etat pendant plusieurs années en retour des efforts faits par la Nation pour la formation des professionnels de santé, comme il existe aujourd’hui pour les enseignants avec la création de zones sanitaires prioritaires définies par des critères de densité.
– La mise en place d’une installation d’office des médecins, via une politique d’aménagement sanitaire du territoire et un maillage adapté (à l’instar de ce qui se pratique pour les infirmières).
– Que les Agences Régionales de Santé soient enfin des acteurs de l’aménagement équilibré du territoire et non les vecteurs de la concentration des populations dans les gros pôles urbains au détriment des hôpitaux de proximité par des choix contraires à l’occupation de l’espace.
– Que soient reconsidérés les périmètres des missions entre aide-soignant, infirmière et médecin.
– De mieux coordonner l’organisation des gardes des médecins et pharmaciens.
– De résoudre l’engorgement des urgences par la mise en place d’une régulation qui apprécie et oriente les vraies urgences.
– Aux médecins en limite d’âge de repousser leur départ à la retraite via une implication dans l’installation d’un remplaçant.
– Que l’Etat accompagne l’Ordre des médecins pour la mise en oeuvre de son engagement nouveau pour les mesures coercitives.
– Une révision profonde du statut des médecins remplaçants et du système des gardes.
– Une révision urgente de la tarification des actes médicaux pour limiter les dépassements d’honoraire.
– D’organiser en France, au plus proche des citoyens, une vraie politique de prévention et d’éducation sanitaire.”

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