Les bibliothèques sous tension alertent les élus

Quelques jours après son congrès où de nombreuses tensions se sont fait jour, l'Association des Bibliothécaires de France (ABF) exprime son inquiétude face au risque de "dégradation d'un service publique essentiel", celui de l'accès à la lecture publique. Elle lance surtout un appel à la responsabilité des élus.

C’est une petite musique entêtante qui se fait entendre depuis plusieurs mois. Une petite musique pas franchement mélodieuse et dont la rengaine dirait à peu près que, faute de moyens financiers, de baisse des dotations aux collectivités, il faut bien trouver une source d’économie : la culture. Une situation qui a même amenée la ministre de la Culure, Fleur Pellerin à missionner l’ex-maire (PS) de Toulouse, Pierre Cohen, afin d’identifier “la réalité des problèmes” de certains festivals et les solutions que l’État peut y apporter.
Et puis aux annonces d’annulations de festivals ce sont ajoutées, depuis plusieurs semaines, des fermetures de bibliothèques, des diminutions d’horaires ou des modifications de tarif d’inscription qui ont poussé à la grève nombre de salariés des bibliothèques de Brest, Paris, Clermont-Ferrand, Levallois-Perret… Un mouvement qui aurait une fâcheuse tendance à s’amplifier et qui a poussé l’Association des Bibliothécaire de France à lancer un appel aux élus.

 

Un service de lecture publique à la population

Si l’ABF reconnaît volontiers que la France est dans période où les moyens financiers de nombreuses collectivités territoriales s’amenuisent, elle fait également appel à “l’esprit de responsabilité des décideurs pour ne pas sacrifier un service public essentiel”. Pour l’association, “diminuer les effectifs c’est réduire les services rendus à la population. De même,  diminuer les horaires d’ouverture, augmenter les tarifs d’inscription ou introduire une tarification, c’est écarter des publics, c’est restreindre l’utilisation de lieux publics essentiels à toute la population en particulier les publics jeunes et les publics défavorisés”. Et de rappeler : “Conformément au Code du patrimoine, il est de la responsabilité des collectivités territoriales d’organiser seules ou en coopération un service de lecture publique à la population. Avec plus de 16.000 lieux ouverts au public, les bibliothèques constituent le premier réseau culturel de notre pays.”
Et pour que ce réseau subsiste et, pourquoi pas, se déploie, l’ABF rappelle aux élus qu’elle est également force de proposition et disponible pour “les élus et cadres dirigeants des collectivités territoriales pour leur fournir des éléments d’appréciation et discuter des solutions potentielles.”

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