Lendosphère scelle une entente avec l’Agence France locale

Deux jeunes acteurs du financement ont entamé un rapprochement lors du Salon des maires. L'entente aurait pu passer inaperçue. Elle augure pourtant d'un bel avenir en faveur de nouveaux canaux de financement et leviers de développement à la disposition des collectivités.

Qu’ont en commun un établissement de crédit spécialisé et une plateforme de financement participatif de projets en lien avec la transition énergétique ? Réponse : tous deux s’intéressent aux collectivités et veulent répondre à leur besoin d’argent. Au Salon des maires l’Agence France locale (AFL), jeune acteur du financement des collectivités par un accès mutualisé au marché obligataire, et la start-up Lendosphère, qui a profité du fulgurant décollage du financement participatif et entend bien en faire profiter les collectivités, ont donc scellé une entente.

 

De jeunes structures pas si novices

L’AFL, première banque créée et pilotée par les collectivités, lève des fonds sur les marchés financiers “à des conditions attractives et leur redistribue sous forme de prêts bancaires classiques”. A la mi-mai elle a dressé un bilan de sa première année d’activité : près de 150 collectivités y adhèrent, surtout des communes et intercommunalités, une centaine de prêts ont été distribués pour un montant total de 600 millions d’euros. L’eurométropole de Strasbourg a ainsi emprunté par ce biais 50 millions d’euros en 2015.

Lendosphère, elle, est une entreprise positionnée sur le financement participatif. Il en existe plusieurs formes. Les plus simples sont le don d’argent et le prêt sans intérêts, qui obéissent aux règles de droit ordinaires. Cette entreprise propose une autre forme de soutien : le prêt avec intérêts. Elle a ainsi collecté six millions d’euros de fonds pour une trentaine d’opérations (parcs solaires ou éoliens). Les 3.300 inscrits à sa plateforme prêtent leur argent sous forme de prêts avec intérêts (crowdlending) et sont rémunérés en fonction du montant accordé à l’entreprise, à l’association ou à la collectivité. Lendosphère vient ainsi de lancer un appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour sélectionner des projets de rénovation de l’éclairage public portés par des collectivités qui recherchent un financement participatif. “C’est un outil nouveau mais important. Les collectivités peuvent s’en emparer”, motive Lory Waks, en charge du dossier éclairage public au ministère de l’Environnement.

 

Reconnaissance et entente mutuelles

Il s’agit d’une reconnaissance mutuelle entre deux récents canaux de financement. L’AFL entend ainsi valoriser le financement participatif auprès de ses membres et apportera son expertise en finances locales à Lendosphère. “Le mode de financement alternatif qu’elle propose permet de rapprocher les collectivités de leurs administrés sur des projets qui ont du sens pour tous”, explique Yves Millardet, président du directoire de l’AFL. Les deux entités rapprocheront leur savoir-faire et visent ainsi des complémentarités.

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