Le vélo, petite reine du déconfinement et des municipales

Si le vélo en tant que mode de transport a tant rayonné sur la campagne des municipales, c’est que sa marge de progression reste importante, tout particulièrement dans les villes moyennes.

L’économiste et sociologue Pierre Veltz résume la campagne des municipales d’une formule : « Le grand vainqueur du scrutin est déjà connu : la chlorophylle ». Le survol des programmes des équipes sortantes et de leurs rivales ne laisse pas de place au moindre doute. L’urgence climatique a bien bousculé la traditionnelle hiérarchie des thèmes de campagne. Mais une autre crise, celle du Covid-19, est venue la percuter et interrompre le processus électoral. Le premier tour a bien eu lieu en mars et permis l’élection de quelque 30 000 conseils municipaux mais 4 816 communes attendent le second le 28 juin pour connaître les leurs.

Pour le think tank TDIE, qui rassemble des acteurs du monde des transports de voyageurs et de marchandises, et a passé en revue les propositions des candidats, c’est le vélo qui a le plus rayonné sur la campagne des municipales (voir son étude). De Vannes à Béthune, en passant par Soissons ou Le Mans, plus connue pour être le berceau de l’automobile, la petite reine s’est imposée comme une évidence, loin du clivage gauche-droite et pas seulement chez les écologistes. Un nouveau terme est même apparu, le « bikewashing », pour se méfier des promesses sans lendemain qui gravitent autour du vélo. Pour apprécier ce tournant, Catherine Hervieu jette un coup d’œil dans le rétroviseur. Aujourd’hui vice-présidente de Dijon Métropole en charge de l’environnement et des déplacements doux, cette élue se souvient que c’était tout le contraire il y a six ans. Non sans effets de manche, des candidats misaient alors sur le retour de la voiture en ville et proposaient de créer des parkings géants en plein centre.

« C’est inimaginable aujourd’hui, ceux qui veulent juste retirer des pistes cyclables font face à une levée de boucliers des habitants », observe Pierre Serne, président du Club des villes et territoires cyclables. L’analyse de TDIE aide à affiner le constat : parmi l’échantillon étudié, 85 listes proposent de développer les itinéraires cyclables et 40 proposent le stationnement pour vélo. « Pour 18 listes, ce sont les seules propositions d’infrastructures qu’elles proposent. C’est particulièrement visible dans des villes comme Abbeville, Charleville-Mézières, Châteauroux, etc ». Enfin, 29 candidats de l’échantillon étudié mettent en avant un « plan vélo » dans leurs propositions  et trois évoquent un « schéma directeur vélo ».

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