Financé par l’Etat, l’agence de l’eau Seine-Normandie et EDF, le projet de réaménagement de la vallée de la Sélune se monte à ce stade à un minimum de 15 millions d’euros : 5 millions pour le démantèlement, 5 millions pour la renaturation de la rivière et de la vallée auxquels s’ajoutent aujourd’hui 5 millions de dédommagement dont 2 millions disponibles immédiatement pour un projet sur l’actuelle base de loisirs de la Mazure.
Le calendrier du réaménagement a été décalé pour faciliter son acceptation. Il sera initié en 2013-2015 par la mise en œuvre des mesures d’accompagnement économique. L’abaissement des plans d’eau n’interviendra donc qu’à partir de 2015 et sera suivi de la vidange, opération périlleuse dont l’Etat assure qu’elle sera exemplaire, notamment sur la gestion des sédiments accumulés. Les travaux de renaturation de la vallée et de démantèlement des ouvrages se poursuivront jusqu’à 2018. Les saumons et les anguilles pourront alors enfin migrer tranquilles.
« En 2009, la décision prise par Chantal Jouanno d’araser des grands barrage demandait un réel courage politique. Elle relevait un enjeu environnemental tout à fait nouveau pour la France ; ce qui explique aussi le retard pris ensuite par l’Etat pour passer à l’action. A ce niveau, il n’a pas assumé la politique de concertation nécessaire à faire accepter des politiques de l’eau aussi ambitieuses », analyse Martin Arnould, l’un des membres fondateurs du collectif Les amis de la Sélune, au WWF.