Le plan Bâtiment durable s’intéresse à la rénovation énergétique des écoles

A l'occasion de son assemblée générale, l'équipe du plan Bâtiment durable, qui agit comme une boîte à idées à l'égard des pouvoirs publics et de la filière, a balayé des enjeux de rénovation énergétique intéressant directement les collectivités. Et annoncé le lancement d'une action visant leur parc éducatif.

 

C’est une conviction profonde : la réussite du plan Bâtiment durable passe nécessairement par une mobilisation accrue des territoires.” C’est en ces mots que Philippe Pelletier, président du plan Bâtiment durable, résume le déploiement de cette dynamique d’acteurs au service de la transition énergétique du secteur du bâtiment et de l’immobilier.
A défaut d’un cadre réglementaire sur la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires – attendu depuis la loi Grenelle 2 de juillet 2010, ses fondations n’ont jamais vu le jour et sont suspendues à un projet de décret bloqué depuis l’été dernier en Conseil d’Etat -, une logique d’engagement volontaire a pris le pas depuis quatre ans et continue de développer ses effets. “Avec ou sans le signal réglementaire attendu, elle permet de suivre le développement de la rénovation énergétique du parc tertiaire public et privé. Une centaine d’entités l’ont signée“, dévoile le copieux rapport d’activité du plan Bâtiment durable.

Elle séduit depuis peu des collectivités. Fin 2016, la communauté d’agglomération Porte de l’Isère (Isère) fut l’une des premières à se lancer en signant une charte sur la rénovation énergétique de son parc. Et en s’engageant, schéma directeur énergétique à l’appui, sur des travaux à réaliser en priorité sur une cinquantaine de bâtiments. Le prochain comité de pilotage qui porte cette charte se réunira à la mi-mai et verra de nouvelles collectivités et syndicats mixtes s’engager dans la démarche. La ville de Niort a notamment confirmé sa volonté de la rallier.

 

Régionalisation du plan

Dans la continuité du colloque organisé en mars à Paris, où cinq plans Bâtiment durable régionaux (PBDr) ont présenté leurs travaux et fait le point sur leurs actions, l’équipe du plan Bâtiment durable est aussi revenue lors de son assemblée générale le 25 avril sur ces dynamiques régionales et la territorialisation de ce programme. Sept régions – Bretagne, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Centre-Val de Loire, Nouvelle-Aquitaine, Normandie – ont pris de l’avance dans cet exercice de déclinaison territoriale du plan Bâtiment durable. “2016 marque une année de transition pour les PBDr du fait de la mise en place des nouvelles régions. 2017 est celle de la poursuite de leur déploiement à l’échelle des nouveaux périmètres régionaux“, indique Marie Gracia, chargée de mission au plan Bâtiment durable. Par exemple dans le cas de la Nouvelle-Aquitaine, l’élargissement au nouveau périmètre est acté.

L’engagement de nouvelles régions au sein de cette dynamique est prévu. Il est en cours avec la région Île-de-France. Des contacts ont été noués avec les régions Occitanie-Pyrénées-Méditerranée et Provence-Alpes-Côte d’Azur. “Entre les régions déjà engagées, la dynamique est bonne. Alors qu’au départ, elles ne se parlaient pas ou peu, elles partagent désormais mieux, le travail est collectif, la mécanique bien huilée“, ajoute Marie Gracia. Un recueil des bonnes pratiques observées dans le cadre de ces PBDr sera à terme publié. “De manière générale, les actions menées dans les territoires pour accélérer la rénovation énergétique du bâtiment sont très hétérogènes et restent à faire connaître. C’est en gagnant en visibilité qu’elles en inspireront d’autres“, rebondit Philippe Pelletier.

 

Patrimoine immobilier et éducatif des collectivités

Un autre projet de l’équipe du plan Bâtiment durable se concrétise : le lancement d’une action visant dans un premier temps à donner plus de visibilité aux initiatives locales de rénovation énergétique des écoles. “Nous voulons mettre un coup de projecteur sur ce parc éducatif des collectivités, et ce de la maternelle à l’université“, éclaire Philippe Pelletier. Ce projet lui est cher : “Il s’agit presque d’une obsession. A plusieurs reprises, j’ai tenté de convaincre des ministres de s’atteler à l’enjeu. En vain. Nous prenons donc les choses en main, car nous sommes persuadés que la rénovation énergétique de ce parc peut agir par ricochet sur la sensibilisation des enfants et de la communauté éducative, qui porteront ensuite le message au sein de leurs propres logements“, ajoute-t-il.
Le coup d’envoi à cette action sera officiellement donné au prochain rendez-vous du plan Bâtiment durable, le 7 juin. Un appel à contributions est en cours jusqu’au 15 mai pour recueillir un maximum d’initiatives de rénovation exemplaire ou de pratique innovante, de management ou de pédagogie, impliquant des élèves et enseignants. Les universités sont aussi concernées. “Le fait que plusieurs présidents d’université se soient engagés est un signal fort. Les universités Paris-Ouest-Nanterre et Rennes 1 ont signé la charte d’engagement volontaire. La mobilisation ne fait que commencer”, a conclu Philippe Pelletier.

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