La rumeur bruissait depuis quelque temps dans les rues de cette petite commune de 8 500 habitants, située à quelques kilomètres de Palavas-les-Flots. Des Péroliens seraient suivis par un détective privé… Que cherche-t-on ? Un malfaiteur ? Un mari volage ? Une personne disparue ? Il aura fallu attendre un récent conseil municipal et une séance très animée pour, enfin, avoir la clef de l’énigme.
Un opposant au maire, Jean-Pierre Rico, prend la parole et interroge le maire, Christian Valette, sur les missions qui ont été confiées à un cabinet d’avocats de Nîmes au nom de la collectivité. L’élu sait qu’habituellement la municipalité fait appel à un conseil de Montpelliers et flaire quelque chose d’anormal. “Je savais que derrière ce cabinet d’avocats, il avait en réalité demandé les services d’un détective privé”, a-t-il déclaré au Figaro.
La maire ne nie absolument pas et se justifie même. S’il a fait appel à un cabinet d’avocats nîmois, qui a ensuite mandaté un détective privé, c’est tout simplement pour surveiller et confondre trois agents municipaux qu’il soupçonne d’être abusivement en arrêt maladie de très longue durée.
Filatures, photos au téléobjectif, constats d’huissiers… En vingt-quatre jours, le fin limier débusque l’un des agents fraudeurs en train de jardiner, pour son compte, chez un particulier. “Je voulais défendre les intérêts de la commune et un procès-verbal d’huissier atteste de la fraude”, explique le maire qui ajoute “Que devais-je faire, laisser cet agent tricher avec l’argent des contribuables ? “
Ce qui indigne les élus de l’opposition c’est qu’ils n’ont pas été informés au préalable de la démarche du maire. “J’estime qu’entre 10.000 et 15.000 euros ont été dépensés pour cette histoire”, explique Jean-Pierre Rico. “Le maire a rémunéré ce détective avec les deniers publics, soit l’argent du contribuable. L’argent public a été dilapidé à des fins amorales. Dans notre République, il existe des moyens légaux pour débusquer les faux arrêts maladie. On peut faire appel à l’inspection du travail et demander des contre-expertises médicales.”
En attendant, la mairie a l’intention d’engager une procédure de licenciement pour faute grave contre le fraudeur dont l’avocate compte bien démontrer l’innocence. Pas sûr que le maire obtienne gain de cause car la méthode utilisée ne serait pas légale… et ne pourrait donc pas servir de preuve pour licencier l’agent. A suivre…