La réforme territoriale inquiète les pompiers

Réunis en congrès à Avignon, les pompiers ont fait part de leurs inquiétudes et elles sont nombreuses. La première d'entre elles : les conséquences du big-bang territorial sur le maillage des casernes des soldats du feu.

Jusqu’à samedi, la Cité des Papes accueille “la plus grande caserne de France”. 3.000 sapeurs pompiers professionnels et volontaires s’y retrouvent pour débattre de leurs missions et, surtout, de leurs inquiétudes. Au premier rang de ces dernières, la réforme territoriale qui pourrait remettre en cause, selon eux, le maillage départemental des pompiers à l’heure d’un big-bang territorial qui semble devoir profiter aux régions. Rappelons que les 245.000 pompiers français dépendent de 98 Services d’incendie et de secours (Sdis) financés par les Conseils généraux et les communes et qu’ils sont placés sous la double autorité du préfet (gestion opérationnelle) et du président de leur conseil d’administration (gestion administrative et financière).

 

L’organisation départementale : “une valeur sûre”

“Les perspectives dessinées” par le Premier ministre, Manuel Valls, avec la disparition annoncée d’un certain nombre de Conseils généraux, “montrent que ce modèle unique est en train d’être bouleversé”, s’émeut Eric Faure, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). “La réforme va nous obliger à nous immiscer dans le débat”, prévient-il. Avec un axe clair: “Nous pensons que notre organisation départementale reste une valeur sûre, ça marche !”
L’autre inquiétude majeure des pompiers tient à l’évolution du nombre des volontaires. La France a en effet perdu 15.000 volontaires depuis dix ans. Une chute continue malgré l’annonce, lors du dernier congrès, par le président François Hollande d’un “plan national” pour inverser cette tendance. Pour maintenir leur capacité d’intervention en urgence, avec un délai moyen national de 12 minutes entre le moment où le 18 est appelé et l’arrivée des soldats du feu, les pompiers veulent préserver ce volontariat et garder leurs 7.250 casernes. En France 600 casernes ont fermé depuis six ans.
Enfin, les pompiers veulent responsabiliser les citoyens. A six mois de l’entrée en vigueur de l’obligation de se doter d’un détecteur de fumée à la maison, ils sonnent l’alarme : 80% des Français n’en sont pas équipés.

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