La loi SRU renforcée par deux décrets

Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, vient d'annoncer la publication de deux décrets pour recentrer l’application de la loi Solidarité et Renouvellement Urbains (SRU) sur les communes où les besoins sont les plus importants et pour renforcer les moyens de l’État face aux communes récalcitrantes.

 

La loi Égalité et Citoyenneté prévoit de renforcer les conditions d’application de la loi SRU en visant spécifiquement les communes où la demande en logement social est importante mais l’offre disponible encore insuffisante, et où il importe de pérenniser, d’accentuer et de faciliter l’effort de solidarité, au profit des demandeurs les plus modestes. A contrario, elle prévoit l’exemption des communes où la situation ne justifie pas le développement d’une offre locative.

Les décrets publiés hier redéfinissent le champ d’application territoriale de l’article 55 de la loi SRU :

– Un indicateur unique, le taux de pression sur la demande de logements sociaux, mesuré à partir du système national d’enregistrement de la demande de logement social, est introduit. Ce ratio entre nombre de demandes et nombre d’attributions permet de déterminer les obligations SRU des communes.

– L’exemption est désormais déterminée sur proposition de l’intercommunalité d’appartenance, et après avis du préfet de région et de la commission nationale SRU, en raison soit :
* de la faiblesse de l’indicateur de pression de la demande de logement social pour les communes appartenant à une agglomération de plus de 30 000 habitants ;
* de l’insuffisance de desserte de la commune par les transports en commun, depuis les bassins d’acivités et d’emplois ;
* de contraintes d’inconstructibilité grevant plus de la moitié du territoire urbanisé.

 

Développer la construction

Pour développer la construction de logements sociaux dans les communes maintenues dans le dispositif et refusant d’appliquer la loi, les décrets améliorent l’opérationnalité et l’efficacité des moyens de substitution aux maires à disposition des préfets, en particulier s’agissant du mécanisme de conventionnement direct entre l’État et un bailleur ou une association agrée en matière d’intermédiation locative“, explique le Ministère.

Dans les communes concernées, ce levier d’action permet au préfet de confier la construction d’un logement social à un tiers. Le financement de l’opération est alors en partie mis à la charge de la commune. Les deux décrets viennent réévaluer le plafond de cette contribution communale pour qu’elle soit en lien avec le coût réel des opérations et qu’elle en facilite le montage. Les modalités de recouvrement par le préfet de cette contribution, en cas d’obstruction de la commune à s’en acquitter, sont également précisées par les nouvelles dispositions réglementaires.

 

Communes “méritantes”

Par ailleurs, afin de mieux prendre en compte les effort des différentes communes soumises au dispositif SRU en faveur de la mixité sociale, les décrets publiés hier introduisent plus de souplesse dans l’application de la loi :

– La liste des logements pouvant être intégrés à l’inventaire des logements sociaux est modifiée pour y inclure les terrains familiaux locatifs aménagés au profit des gens du voyage et les logements du parc privé faisant l’objet d’un dispositif d’intermédiation locative.

– La liste des dépenses déductibles des prélèvements opérés sur les ressources des communes soumises prend désormais en compte les coûts de démolition, de désamiantage et les dépenses en faveur de la réalisation des terrains familiaux et élargit les conditions de prise en compte des dépenses d’intermédiation locative.

 

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