La FNCCR s’inquiète de la suppression des tarifs sociaux de l’énergie

Face à la montée de la précarité énergétique, la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) plaide pour la plus grande prudence s’agissant de la refonte des dispositifs visant à pallier les difficultés de paiement des factures d’électricité et de gaz naturel.

L’Observatoire nationale de la précarité énergétique (ONPE) vient de publier les chiffres alarmants de la précarité énergétique en France : 11,5 millions de personnes concernées, soit près de 20% de la population. Aussi la FNCCR plaide-t-elle pour la plus grande prudence s’agissant de la refonte des dispositifs visant à pallier les difficultés de paiement des factures d’électricité et de gaz naturel de nos concitoyens.
Prévue par l’actuel projet de loi relatif à la transition énergétique pour une croissance verte, l’instauration d’un chèque énergie semble opportune afin de créer un véritable bouclier énergétique destiné à couvrir l’ensemble des énergies de chauffage (dont le GPL,le fuel…). Néanmoins, pour la FNCCRC, “la suppression concomitante des tarifs sociaux de l’électricité et du gaz naturel prévue par ce même projet de loi semble plus que périlleuse”, surtout à l’heure où les principaux opérateurs de ces tarifs (EDF et GDF Suez) témoignent du succès des récentes mesures visant à la progression de leur diffusion.

 

Une explosion du nombre de bénéficiaires du TPN 

“Alors qu’on dénombrait 650.000 bénéficiaires du TPN (Tarif de première nécessité) en 2011, ces derniers seraient aujourd’hui, grâce au décret de 2012 portant automatisation des tarifs sociaux et à la loi Brottes de 2013 prévoyant leur extension, 2,6 millions. Selon GDF Suez, ce chiffre pourrait avoisiner les 3 millions d’ici la fin de l’année”, insiste la Fédération.
A l’instar des principaux opérateurs des tarifs sociaux (EDF et GDF Suez) qui se sont exprimés à l’occasion d’une table ronde organisée lors du premier colloque de l’ONPE le 3 octobre dernier, la FNCCR plaide pour une cohabitation des deux systèmes, rappelant à cette occasion qu’il s’agissait d’ailleurs des recommandations d’un rapport de l’Ademe de juillet 2013 sur les tarifs sociaux de l’énergie. “Le chèque énergie ainsi mis en place pourra se substituer à terme aux dispositifs des tarifs sociaux une fois que sa mise en œuvre (qui pose aujourd’hui encore de nombreuses questions, dont celle de son financement) aura fait ses preuves”, conclut la Fédération.

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