Le recul de l’épargne brute (recettes moins dépenses de fonctionnement) des collectivités locales, observé depuis 2012, perdurerait en 2015 (-4,9%) : l’évolution des dépenses de fonctionnement décélèrerait (+1,8% en 2015) mais demeurerait toutefois plus importante que celle des recettes (+0,6 %).
En effet, la baisse des dotations (-3,67 milliards d’euros) absorberait la quasi-totalité de la croissance des autres recettes. Ces dernières bénéficieraient notamment d’assiettes fiscales plutôt favorables et d’une utilisation du levier fiscal plus marquée qu’en 2014 mais conforme à une année postélectorale (+1,6% en moyenne pour le bloc communal).
Les collectivités adpatent leurs dépenses
Face à cette stabilité des recettes, les collectivités locales ont commencé à adapter le rythme de progression de leurs dépenses de fonctionnement (+1,8% en 2015, après +2,9% en moyenne par an entre 2011 et 2014) en gérant différemment leurs services publics et en opérant des choix sur les politiques à mener.
Ces arbitrages ont également porté sur les investissements dont la forte baisse de 2014 (-8,8%) se prolongerait en 2015 (-6,6%). Certes, ce recul n’est pas inhabituel en début de mandat municipal mais son ampleur (- 8 milliards d’euros en deux ans) ferait date.
En 2015, le financement de ces investissements nécessiterait un accroissement de la dette de 4,3 milliards d’euros portant l’encours de dette à 178,5 milliards d’euros (+2,5%).
“À l’avenir, les collectivités locales continueront à financer une partie des investissements par de l’endettement mais elles ne devraient cependant pas en faire la variable d’ajustement de la baisse de l’épargne, cette option n’étant pas tenable à moyen terme”, explique cette analyse avant de conclure que “La reprise des investissements à compter de 2016, qui s’inscrirait dans un profil de cycle classique, restera donc conditionnée à la capacité pour les collectivités locales de se reconstituer des marges d’autofinancement dans un contexte d’atonie des recettes courantes.”