Quels sont les principaux défis de la Réunion en matière d’environnement ?
La Réunion est un petit territoire insulaire largement dépendant des importations. Avec une population de près d’un million d’habitants, en croissance, nous sommes amenés à penser notre modèle économique de manière plus pointue.
Sur le plan énergétique par exemple. Notre capacité de production est encore fortement dépendante du charbon que nous importons. Nous sommes engagés dans une évolution profonde de notre mix énergétique avec des objectifs ambitieux dans le solaire, la biomasse, mais aussi l’éolien et les énergies marines.
La question des déchets est également un enjeu majeur, notamment pour préserver notre biodiversité exceptionnelle tant sur terre que marine. Beaucoup a été fait ces dernières années mais notre problématique tient au fait que nous n’avons pas la masse critique pour développer sur place des infrastructures de valorisation pour ce qui reste de petits gisements. Une des pistes possibles serait la mutualisation des gisements avec les pays de la zone océan Indien. Toutefois, en tant que territoire français et européen, nous sommes soumis à des d’exigences réglementaires plus contraignants que nos voisins des pays ACP [ndlr : Afrique, Caraïbes, Pacifique]. Le défi serait que nous puissions développer des accords bilatéraux sur certaines matières résiduelles.
Vous organisez le 1er Forum régional des éco-entreprises, est-ce un signe de maturité de la filière régionale ?
Il y a aujourd’hui une vraie prise de conscience des enjeux environnementaux à la Réunion. Toutes les énergies convergent vers le développement d’une économie durable – de la part de la Région, de l’Etat, des entreprises. Le Forum que nous organisons est le premier dans l’océan Indien. Nous ne nous attendions pas à un tel engouement et une telle mobilisation en lançant l’initiative. Nous avons plus de 40 exposants – dans l’eau, l’air, l’énergie, la mobilité, l’efficacité énergétique, les sites polluées, les déchets – et près de 450 visiteurs professionnels régionaux. Pour une première ! Il y a énormément de compétences mobilisables localement. Oui, les acteurs sont mûrs pour faire de La Réunion un territoire d’excellence environnementale.
La Réunion affiche de grandes ambitions en matière d’économie circulaire : quelles sont les perspectives ?
Cela fait plusieurs années maintenant que le cluster Green travaille sur le modèle d’économie circulaire – avec l’Ademe, la Région, les collectivités et les entreprises. Pourquoi l’économie circulaire ? Pour un territoire insulaire, il nous semble important de privilégier une économie de proximité, des circuits courts, la création de boucles vertueuses afin que les matières importées, deviennent en fin de vie les supports des industries de valorisation. La Réunion peut et doit être un territoire de démonstration pour les autres pays de l’océan Indien voire pour les autres DOM. Nous avons toutes les compétences pour faire la preuve de la viabilité économique de ce modèle.