Evacuation des déchets d’ici juin 2012

« Cette montagne de déchets est tout simplement un scandale sur les plans environnemental et sanitaire ». Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’Ecologie n’a pas mâché ses mots sur l’état dans lequel, la société LGD a laissé son site de transit dédié au broyage de déchets de chantier (RR n° 23-2011).

En faisant personnellement le déplacement sur le site de Limeil-Brévannes, tristement connu pour sa montagne de déchets fumants et nauséabonds, la ministre, entourée du préfet et du maire de Limeil-Brévannes, Joseph Rossignol, a inauguré un plan d’actions visant à évacuer les quelque 150 000 m3 de déchets d’ici au printemps 2012. Pour ce faire, l’Ademe a sélectionné deux prestataires : la société GRS Valtech, filiale de Veolia Propreté, pour le tri et l’enlèvement et la société Burgeap pour le suivi d’analyses de l’air et de l’eau. Dans un premier temps, l’urgence sera d’identifier et de quantifier les déchets. Majoritairement composé de déchets inertes (gravats), de DIB (plastiques, bois, métal) et de déchets organiques, le gisement pourrait également receler des déchets dangereux (du type résidus de peinture ou amiante). Au terme d’un test sur site réalisé pendant un mois, les opérateurs vont commencer à évacuer les déchets en camion et sur barge fluviale vers deux sites de stockage et d’élimination : Claye-Souilly (77) et Limay (78). Une plateforme sera aménagée sur 5000 m2 afin de trier les DIB (plastique, pneus, gravats, palettes) et refroidir les déchets organiques en fermentation. Cette opération sera réalisée manuellement et mécaniquement. Au total, la facture s’élève à 14 millions d’euros, entièrement prise en charge par l’Etat. Toutefois, celui-ci compte bien récupérer une partie de ses deniers, soit environ 50 % grâce à la responsabilité élargie du producteur. Selon les pouvoirs publics, sur les 50 entreprises clientes de LGD, une vingtaine représenteraient 70 % du gisement abandonné. Un arrêté de consignation de 9 millions d’euros a aussi été pris à l’encontre de LGD. Malgré les sanctions pénales prononcées contre cette « société voyou » (dixit NKM), les pouvoirs publics et les riverains du site n’ont pu empêcher après huit ans d’exploitation, la dégradation de la situation. Pour éviter que le scénario ne se répète, le ministère lance aujourd’hui trois mesures d’encadrement renforcé : l’obligation pour les installations classées soumises à autorisation et à enregistrement, de constituer des garanties financières (obligation jusque-là réservée aux décharges, carrières et installations Seveso seuil haut) ; l’extension de la traçabilité des déchets à certaines catégories de déchets non dangereux ou inertes ; le renforcement des contrôles par les Dreal et des sanctions financières (à partir de 150 000 euros).

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