Données des mobilités : bientôt une carte nationale des aires de covoiturage

C'est une première dont les initiateurs ne sont pas peu fiers : construite à partir d'éléments fournis par les collectivités, une base de données recensant les aires de covoiturage officielles sera publiée en open source d'ici la fin octobre pour aider les usagers à s'y retrouver. Intercommunalités et départements manquant à l'appel sont priés de se manifester !

Le projet était discrètement sur toutes les lèvres, avec de timides avancées mais sans réel aboutissement. Le 4 octobre l’opérateur de covoiturage BlaBlaCar dévoilera à d’autres acteurs du secteur une base de données et cartographie localisant, département par département, les aires de covoiturage existantes avec leurs localités et coordonnées GPS. Cet outil en cours de finalisation sera mis en ligne d’ici la fin octobre sur le blog de BlaBlaCar et sur le site data.gouv.fr. Cette base rassemble des données publiques jusque-là peu disponibles, dispersées et répond à une demande des usagers : “Les covoitureurs le réclament pour localiser les points de rencontre”, justifie-t-on chez BlaBlaCar.

Un commun, deux communs

La sortie de cet outil s’inscrit dans une dynamique mobilisant plusieurs acteurs sous la bannière de la fédération nationale du covoiturage (Feduco) et du dispositif de soutien à l’innovation la Fabrique des mobilités (initiée par l’Ademe). La Feduco a entamé dès 2013 un travail de recensement de ces aires de covoiturage en estimant à l’époque leur nombre à 2.000 en France. En 2015, ces aires fleurissant à l’initiative des collectivités firent l’objet d’une étude mise en ligne par l’Ademe sur les mille et une manières dont les usagers se les approprient.
Depuis lors, côté recensement, les discussions se poursuivent, non sans quelques tergiversations sur la bonne méthode à adopter pour collecter, travailler ces données, les faire vivre et les enrichir tout en se souciant de bien définir ce qu’est une aire de covoiturage. “L’effort se poursuit et, en complément de celle de BlaBlaCar, une autre base de données se construit, incluant d’autres points de rencontre comme les places de parking de supermarchés ou de parkings relais, avec un travail en cours sur OpenStreetMap (carte du monde entier librement modifiable, ndlr)”, indique Olivier Sarrat chez 
Covivo, investi sur ce sujet aux côtés d’autres opérateurs ou plateformes comme OuiHop, Instant System ou Kisio.

Un travail de fourmi

C’est donc sans attendre que BlaBlaCar s’est permis une échappée en donnant cet été un coup d’accélérateur pour sortir sa propre base : “Ce travail de fourmi représente un temps plein depuis deux mois pour recueillir, nettoyer les données et le recours à quatre emplois d’étudiants pour les vérifier, les consolider.” Le temps des start-up n’étant pas le même que celui des collectivités, il a fallu, à l’entendre, s’armer de patience pour recueillir les données : “C’est département par département qu’il a fallu les demander ou les collecter auprès de communautés de communes. La diversité des formats de fichiers fournis nous a surpris ! 75 collectivités ont répondu, nous listerons les départements qui ne l’ont pas fait. Parmi les problèmes rencontrés, certaines aires aux noms imprécis ou ne correspondant pas à des coordonnées GPS car situées sur des ronds-points. Ce fut plus simple dans les collectivités dotées d’un service SIG (système d’information géographique)”, conclut-on chez BlaBlaCar.

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