COP21 : le Haut-Jura ausculte sa forêt

La forêt est au menu des discussions de la COP21 ce mardi 1er décembre. L'occasion de s'intéresser aux actions d'adaptation engagées par les gestionnaires français. Le parc naturel régional du Haut-Jura s’interroge ainsi sur l’évolution de sa forêt dans le cadre d’un scénario intermédiaire du réchauffement.

Le parc naturel régional du Haut-Jura, c’est 178 000 hectares, couverts à 70 % par la forêt. Surtout des résineux, qui alimentent le secteur de la construction et à l’origine d’environ 2 000 emplois. Il s’est logiquement intéressé aux conséquences du changement climatique sur son territoire et son économie. « Dans le cadre d’un programme européen Leader conduit entre 2009 et 2014, nous avons réalisé une étude d’impact du changement climatique sur la forêt, la faune et la flore, afin de disposer d’un état zéro », indique Carole Zakin, chargée de mission énergie au parc du Haut-Jura. La diversité du territoire induit la complexité des études : vallonné, avec des feuillus en plaine et une prédominance des résineux en altitude, des futaies irrégulières en âge et en répartition des espèces, et un sous-sol karstique, dans lequel l’eau s’infiltre très rapidement dans un réseau souterrain mal connu.

L’objectif des études conduites par l’université de Franche-Comté était de traduire en données locales les cartes nationales sur les données climatiques. Ce travail a été effectué par le laboratoire Théma, pendant que le laboratoire Chrono-Environnement a mené une recherche sur la cartographie du sol afin d’estimer sa capacité à stocker l’eau. Ces informations ont été croisées, pour un horizon entre 2030 et 2050, dans le but d’identifier les secteurs les plus touchés. « Selon les résultats, les moyennes annuelles en eau ne devraient pas trop changer au niveau du Haut-Jura. En revanche, les épisodes de sécheresse plus intenses et plus fréquents seront problématiques après 2050, notamment pour les épicéas, l’essence majoritaire. Le sapin pourra résister un peu mieux », résume Carole Zakin. À la lueur des connaissances actuelles, il n’est pas nécessaire d’envisager le reboisement par d’autres espèces.

La cartographie issue de ce projet a été transmise à l’ONF, qui informe les gestionnaires privés intéressés. Au-delà de la connaissance, ces recherches ont abouti à un outil de gestion à la parcelle. Mais il est trop local pour être parfaitement opérationnel. Un travail d’extrapolation doit donc être mené avec un autre programme Leader, en phase de démarrage.

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