Action Contre la Faim le rappelle : 783 millions de personnes n’ont pas accès à une source d’eau améliorée, 2,5 milliards de personnes n’ont pas accès à des installations sanitaires de base et 2,2 millions de personnes meurent chaque année de diarrhées dues à la précarité de leur environnement sanitaire. En France, la loi Oudin-Santini permet depuis 2005, aux collectivités, syndicats et agences de l’eau d’affecter jusqu’à 1 % des recettes de leurs services d’eau potable et d’assainissement à des actions de solidarité internationale mais elle n’est pas encore utilisée au maximum de son potentiel. Le programme solidarité eau (pS-Eau), qui regroupe plusieurs acteurs (collectivités, état, ONG, entreprises) autour de cette thématique a fait ses calculs : 26 millions d’euros ont été mobilisés en 2011. Un chiffre en nette progression depuis l’instauration de la loi (14 millions d’euros d’aide en 2007) mais le pS-Eau estime que si tous les acteurs concernés appliquaient le 1 % solidarité eau, 64 millions d’euros pourraient être mobilisés par an.
De plus, la répartition des aides versées est très hétérogène puisque sur 230 organismes ayant appliqué la loi, 25 concentrent 85 % des financements mobilisés. Les Agences de l’eau sont les contributeurs principaux (52 % en 2011). Depuis 2007, celles-ci ont versé près de 60 millions d’euros à 45 pays bénéficiaires.
La CLCV (association nationale de défense des consommateurs et usagers), de son côté, rappelle dans un communiqué que « la solidarité ne se décrète pas par une taxe subie » et que les consommateurs et usagers doivent être informés de ces financements afin d’en assurer la transparence. D’après le pS-Eau, les aides à la coopération versées en 2011 représentent en moyenne 0,40 euros par an et par habitant de France métropolitaine.