Charbon : les quatre dernières centrales françaises vont fermer

En dépit des incendies qui ravagent le pays depuis plusieurs mois, l’Australie ne paraît toujours pas prête à tourner le dos à l’industrie du charbon fortement émettrice de CO2. Un pas que vient pourtant de franchir la France à travers la loi Énergie-Climat adoptée en novembre dernier. Le décret d’application qui, en fixant un plafond d’émissions annuel de CO2, devrait signer l’arrêt de mort des quatre dernières centrales électriques à charbon encore en fonctionnement, a été publié dans la foulée ce 28 décembre. Deux sont exploitées par EDF – à Cordemais (Loire-Atlantique) et au Havre (Seine-Maritime) – qui a d’ailleurs annoncé la fermeture de la dernière à partir du 1er avril 2021. Et les deux autres par Uniper à Gardanne (Bouches-du-Rhône) et à Saint-Avold (Moselle). 

L’entrée en vigueur de ce décret n’est toutefois prévue qu’en 2022. Ce plafond d’émissions de 0,7 kilotonne d’équivalent CO2 émis annuellement par mégawatt de puissance installée épargnera les installations de très petite taille. Un seuil par ailleurs compatible avec les quelques dizaines d’heures de fonctionnement par an (250 heures au maximum) de la centrale de Cordemais qui pourraient être nécessaires en période hivernale, selon l’analyse du gestionnaire RTE (Réseau de transport d’électricité), pour assurer la sécurité d’alimentation du Grand Ouest, en situation dégradée. 

Les émissions issues de combustibles renouvelables comme la biomasse ou le biogaz ne seront pas comptabilisées. Les turbines à combustion à gaz ou au fioul pourront quant à elle être maintenues compte tenu de leur nombre d’heures de fonctionnement, d’ores et déjà très faible. Le dispositif ne devrait enfin pas impacter les installations performantes de cogénération (produisant simultanément de la chaleur et de l’électricité) et les centrales utilisant des gaz de récupération qui, faute de valorisation énergétique, seraient brûlés en torchère sans être valorisés. Quant au sort des salariés des exploitants et des sous-traitants, dont l’emploi serait supprimé du fait de ces fermetures, il est suspendu à la publication d’une ordonnance dédiée aux mesures d’accompagnement spécifiques mises en place par l’État, ses opérateurs et les régions, pour ce qui relève de leurs compétences. 

Photo : La centrale à charbon EDF du Havre (depuis le quai Lamandé), crédit CC BY-SA 3.0 Degrémont Anthony

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