Alain Juppé réélu président de l’AFCCRE appelle l’Europe à se réformer pour être en phase avec ses citoyens

L'Assemblée générale de l'Association Française du Conseil des Communes et Régions d'Europe (AFCCRE) s'est tenue le 9 juillet à Lyon, à l'invitation de Jean-Jack Queyranne, président du Conseil régional de Rhône-Alpes.

Ce temps fort de l’association se tenait aux lendemains du scrutin européen, et a permis de renouveler les instances statutaires. Alain Juppé, maire de Bordeaux a été réélu à l’unanimité à la président de l’AFCCRE pour un nouveau mandat de trois ans. Anne Hidalgo, maire de Paris, et Philippe Laurent, maire de Sceaux, ont été élus présidents délégués de l’Association au sein d’un nouveau Bureau pluraliste et représentatif de tous les niveaux de collectivités territoriales. Frédéric Valletoux, Maire de Fontainebleau et Karine Daniel, adjointe au maire de Nantes, ont été respectivement reconduits dans leurs fonctions de secrétaire général et trésorière.

 

“I n’y a pas de compétition mais de la complémentarité entre nos territoires”

A l’issue de l’Assemblée générale, l’AFCCRE a organisé, en partenariat avec le Conseil régional de Rhône-Alpes, une table ronde intitulée : “Dans un nouveau contexte européen, quels enjeux, quelles opportunités pour les collectivités locales et régionales françaises ?”. Cette table ronde avait pour vocation de débattre du sens à donner au projet européen, au lendemain d’un scrutin marqué par la montée de l’euroscepticisme, en France comme partout en Europe, en s’attachant à souligner le rôle des collectivités territoriales dans cette perspective.
En introduction des propos, Eneko Landaburu, ancien directeur général à la Commission européenne, a souligné l’importance, en cette période de rejet du projet européen, de la cohésion sociale au sein de l’Union européenne. Pour lui, le rôle des autorités locales et régionales est à cet égard essentiel, notamment dans le cadre de la gestion des fonds européens.
Gérard Collomb a souligné la montée en puissance, depuis la fin des 30 glorieuses, de l’Europe et des collectivités territoriales. Il souhaite voir l’émergence du couple “métropole/région” afin de dynamiser les territoires, affirmant qu’ “il n’y a pas de compétition mais de la complémentarité entre nos territoires.”
S’agissant du projet européen, Jean-Jack Queyranne a estimé que s’il s’était diffusé sur le territoire national, notamment grâce aux collectivités territoriales, “il s’est quelque peu désincarné”. Pour lui, l’un des rôles des collectivités territoriales est de donner du sens à cette identité européenne.

 

“L’idée européenne : une solution pour l’avenir”

En conclusion, Alain Juppé a constaté, pour la regretter, une perte de vitesse de l’idée européenne, bien qu’elle reste à ses yeux “l’une des solutions pour l’avenir”. Il souhaite que l’on garde à l’esprit que dans le monde nouveau né de la mondialisation (où l’Europe n’est “plus le centre du monde”), “nous nous en sortirons mieux ensemble que séparément”. Pour répondre aux attentes des Européens, l’Union européenne doit se réformer – notamment en soutenant “plus de projets” et en imposant “moins de normes” – et s’engager totalement dans les domaines de croissance, la recherche et l’innovation. Pour le président de l’AFCCRE, les collectivités territoriales doivent être au centre de ces politiques de croissance et d’investissement, ayant pour elles l’avantage d’être au cœur de la vie des citoyens et de la création des liens humains.
Il a également tenu à redire la nécessité de “faire renaître le désir de vivre ensemble ” chez les citoyens européens, en défendant les valeurs communes, la place de la culture et notamment de l’apprentissage de plusieurs langues à l’école.

 

L’AFCCRE invite l’ensemble des collectivités territoriales engagées sur les questions européennes à prolonger ce débat à l’occasion de la 1ère Université européenne de l’AFCCRE, qui aura lieu les 11 et 12 septembre prochains à Nantes.

Laisser un commentaire