“J’aurai 94 ans dans trois mois, un âge où l’on peut être fatigué”, reconnaît Roger Senié, une pointe de regret dans sa voix rocailleuse. Si sa famille et ses proches n’avaient pas, comme il dit “mis le doigt où il fallait”, le maire de La Bastide-de-Bousignac (Ariège – 338 hab.) aurait bel et bien brigué un nouveau mandat.
Elu pour la première fois en 1947, Roger Sénié a toujours été réélu dès le premier tour et est resté, jusqu’aux derniers jours de son mandat, un édile très actif. Il y a quelques mois, on pouvait même le voir en tête de manif, contre préfet et élus voisins, pour sauver les rentrées fiscales de son village. Alors âgé de 92 ans, Roger Sénié décidait même, en signe de protestation, de rendre son écharpe de maire et entamait une grève de la faim, choisissant pour ce faire, en gaulliste convaincu, la date symbolique du 18 juin en souvenir de l’entrée en résistance de la France en 1940.
L’origine de sa colère portait sur l’intégration, voulue par le préfet, de La Bastide-de-Bousignac dans la Communauté de communes de Mirepoix et qui faisait perdre 145 000 euros versés au village. Il aura fallu l’intervention de son médecin pour que le maire cesse sa grève de la faim. Une sacrée personnalité en vérité !
Et ceux qui imaginent que son absence de candidature va l’éloigner de la campagne des municipales se trompent ! “Je vais m’en occuper très sérieusement”, dit-il et “soutenir la liste de mes amis qui a de fortes chances d’être conduite par une femme”. A bon entendeur…
Municipales 2014. A 93 ans, le maire veut un… par leparisien