La Plan pauvreté enfin dévoilé

Emmanuel Macron dévoilera, jeudi 13 septembre, sa "stratégie" de lutte contre la pauvreté, initialement planifié pour juillet. Symboliquement, le président a choisi de s'exprimer à 10h au musée de l'Homme, un vaste bâtiment consacré à "l'évolution des sociétés", à Paris. Lundi, il a passé cinq heures dans un centre d'ATD Quart Monde pour rencontrer des personnes touchées par la grande pauvreté.

La présentation de ce plan suffira-t-il au président de la République a gommer, ne serai-ce qu’un peu, son image de « président des riches » ? Peut-être est-ce en partie pour cette raison qu’Emmanuel Macron présentera ce plan lui-même, comme parvolonté de démontrer l’importance qu’il accorde au sujet,cinq jours avant la présentation de celui sur la réorganisation du système de santé.
En tout cas il est temps car les représentants du secteur social s’alarment de “l’urgence” de la situation dans un pays où trois millions d’enfants – un sur cinq – vivent sous le seuil de pauvreté. Au total, la proportion de la population vivant sous ce seuil (environ 1.000 euros par mois) était de 13,6% en 2016, soit environ neuf millions de personnes, selon l’Insee. Parmi elles, près de 5 millions ont moins de 815 euros mensuels pour vivre, 3,2 millions moins de 670 euros.
“Depuis 2008, on constate une reprise lente de la pauvreté, mais aussi un problème d’irréversibilité. C’est-à-dire qu’il n’y a pas plus de pauvres mais que ceux qui le sont ont moins”, a expliqué à l’AFP Jérôme Vignon, président de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes).

 

Tous “émancipés”

Ce plan, ou plus exactement comme la nomme l’Elysée, “la stratégie” devrait être tournée vers la prévention de la pauvreté dès le plus jeune âge et l’accompagnement vers l’emploi.. “Il y aura de la dépense pour accompagner mieux les personnes vers leur émancipation”, a promis la ministre des Solidarités Agnès Buzyn, évoquant “une stratégie ambitieuse” qui cherche à résoudre les “obstacles qui maintiennent les personnes dans la précarité” comme la santé, le logement, le transport, ou l’accès à la garde d’enfant.
Le président pourrait également faire des annonces importantes sur les minima sociaux, s’inspirant de deux rapports parlementaires remis la semaine passée au Premier ministre. Ils prônent l’homogénéisation de leur calcul pour mieux prendre en compte les revenus réels des allocataires, avant une éventuelle fusion de prestations, et l’automatisation du RSA pour laisser plus de place à l’accompagnement des bénéficiaires.
En matière de prévention, devraient être annoncés jeudi une aide à l’instauration de petits-déjeuners dans les écoles prioritaires, un bonus financier pour les crèches accueillant des enfants défavorisés ou la formation obligatoire jusqu’à 18 ans. L’extension de la CMU (couverture maladie universelle) à plusieurs millions de Français pour qu’ils bénéficient d’une complémentaire santé et des mesures pour éviter de laisser tomber à 18 ans les jeunes de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) devraient en outre être évoquées.

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