Lors du dernier conseil national de l’air, la ministre de la Transition écologique a proposé trois mesures supplémentaires pour renforcer les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m). Et ainsi muscler le principal levier brandi par la loi sur les mobilités pour améliorer la qualité de l’air dans les agglomérations denses en y restreignant la circulation des véhicules les plus polluants. Cet outil cible le trafic routier responsable, selon le ministère, « de 30% des émissions directes de particules fines et d’environ 60% des émissions d’oxydes d’azote ».
Aux quatre ZFE-m mises en place dans les métropoles de Lyon, Grenoble, du Grand Paris et à Paris s’ajoutent celles de sept métropoles (Aix-Marseille-Provence, Nice, Toulon, Toulouse, Montpellier, Strasbourg et Rouen) attendues courant 2021. Initialement, leur déploiement était prévu au 31 décembre 2020 mais les collectivités concernées bénéficient d’une petite marge de manœuvre en raison du contexte actuel.
Parmi ces 11 premières ZFE-m, l’État encadrera les restrictions de circulation des véhicules Crit’Air 5, 4 et 3 pour celles qui seront encore en dépassement des valeurs limites de qualité de l’air « à partir de 2023 ». Le détail de l’échéancier sera précisé dans les prochaines semaines, le temps de poursuivre les discussions avec les collectivités. À ce stade, le ministère n’a notamment pas encore arrêté sa position sur la question des périodes de circulation, qui pourrait être laissée à la libre appréciation des collectivités.
Dernière nouveauté, le déploiement des ZFE-m s’étendra d’ici 4 ans dans toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants. Autrement dit, en plus des 11 ZFE-m déjà opérationnelles, 35 nouvelles agglomérations seront concernées en 2025. Le gouvernement espère ainsi avoir un coup d’avance en anticipant l’alignement des normes européennes sur les recommandations plus exigeantes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Avec cette prévision, les 35 agglomérations qui seront concernées en 2025 vont se retrouver en dépassement si on ne fait rien », explique le cabinet de Barbara Pompili. Il reviendra aux collectivités de définir le périmètre et les règles de restriction qui s’appliquent dans chacune d’entre elles.
Crédits photos : Air Rhône-Alpes et hvillardhemisphair.fr