Le 13 février, le dernier conseil d’administration du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) a tranché : le service de navettes fluviales de transport régulier de personnes « Voguéo » ne sera pas poursuivi. Du moins pour l’instant : après plusieurs années d’expérimentation, l’appel d’offres déterminant sa mise en exploitation s’est révélé infructueux. A l’origine, trois lignes fluviales devaient voir le jour en 2013, assurées par des navettes de 100 à 250 places effectuant 28 escales. Communication lacunaire, ticket unitaire à 7 euros, escales peu visibles… Déjà, il y a deux ans, le service avait failli couler. Epinglé par la chambre régionale des comptes, son coût d’exploitation correspondait alors à deux lignes de bus moyennes, pour une fréquentation deux fois moindre.
Le même serpent de mer du financement réapparaît aujourd’hui. L’appel d’offres de délégation de service public (DSP) a attiré trois candidats. Mais un seul d’entre eux, Batobus, a finalement répondu. “Une seule offre a été déposée, confirme le Stif. Son analyse laisse apparaître un coût d’exploitation trois fois supérieur au montant prévisionnel”. En clair, pour maintenir le service à flot, la collectivité aurait dû injecter plus de 600 millions d’euros sur dix ans. « Bien que favorable à l’esprit de ce projet », le Stif a donc dit non. Pour autant, à l’heure où d’autres villes comme Lyon et Bordeaux parviennent à mettre en place des navettes sur un modèle économique fiable, le dossier n’est pas clos : un comité de pilotage doit se réunir, qui associera à la réflexion les communes franciliennes qui devaient être desservies par les navettes.