Olivier Faure et 11 autres députés franciliens du groupe SRC ont déposé un amendement visant à mettre en place une taxe de séjour spécifique à l’Ile-de-France de 2 euros par nuitée, qui doit être débattu lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative. Après une réunion interministérielle, Olivier Faure a en effet eu l’assurance que le gouvernement ne s’y opposerait pas, “donc normalement l’amendement sera adopté”.
“Il y a une logique à ce que le tourisme finance les transports en Ile-de-France où de nombreux sites prestigieux sont desservis. Le RER A avait été prolongé pour EuroDisney, les touristes vont en train à Versailles, Fontainebleau, Barbizon”, a fait valoir le député de Seine-et-Marne.
Cette nouvelle taxe de séjour, qui serait instituée à partir du 1er septembre, permettrait de dégager environ 140 millions d’euros par an, soit quasiment le montant de ressources nouvelles (150 MEur) que le gouvernement s’était engagé à trouver en signant en juillet 2013 un protocole de financement des transports en Ile-de-France.
Inquiets du retard pris dans la concrétisation de cette promesse, alors que des projets de modernisation de lignes de métro, RER ou tramways doivent être lancés, les élus du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) ont voté un vœu pour la création de cette taxe le 5 juin dernier.
Une taxe qui pourrait “faire fuir les touristes”
Le président PS de la région, Jean-Paul Huchon, a ensuite écrit aux députés franciliens pour soutenir cette taxe, rappelant au passage qu’elle avait déjà été évoquée par le député Gilles Carrez en 2009 et proposée (mais retoquée) par amendement à la loi de finances pour 2014. Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, élu de Seine-Saint-Denis, a assuré à Jean-Paul Huchon qu’il apporterait “tout son appui pour résoudre au plus vite cette question, notamment à l’occasion du PLFR”, dans un courrier la semaine dernière.
A l’inverse, la secrétaire d’État au Tourisme, Fleur Pellerin, et la fédération hôtelière Umih ont déploré cette idée contraire à l'”attractivité touristique”, les patrons de l’hôtellerie parlant même d’une taxe qui pourrait “faire fuir les touristes”.
A Paris, la taxe de séjour s’élève à 1,50 euro par nuitée pour les hôtels 4 et 5 étoiles, 1,30 euro pour les 3 étoiles, 78 centimes pour les 2 étoiles et 42 centimes pour les établissements 1 étoile. Dans les grandes villes européennes comme Bruxelles, Berlin, Genève, Rome ou Barcelone, le niveau des taxes analogues “est en moyenne quatre à cinq fois supérieur”, selon les données citées par le directeur des finances de la mairie de Paris, auditionné en avril par la mission parlementaire sur la fiscalité des hébergements touristiques. (Source AP)