Si, depuis le début du mois de janvier, le nombre quotidien de personnes vaccinées contre la Covid-19 en France est remonté spectaculairement, jusqu’à atteindre près de 106 000 personnes hier mardi, les élus locaux manifestent toujours leur frustration. L’AMF a demandé hier à l’État d’informer les maires « en temps réel sur les stocks et les calendriers d’approvisionnement des vaccins disponibles dans les centres de vaccination ».
L’Amif en a rajouté une couche aujourd’hui en alertant Olivier Véran sur « le faible nombre de centres de vaccination (qui) induit des problèmes d’accès pour les personnes âgées ». Autre problème soulevé, le retard pris par les livraisons et plus globalement la faiblesse du nombre de doses disponibles.
S’il n’est pas dupe des arrières-pensées de certains à quelques mois des élections régionales et départementales, Olivier Véran tente de calmer les esprits : le gouvernement s’est engagé à publier avant la fin de cette semaine le nombre de doses livrées à chaque centre de vaccination. Avec cette opération transparence, le ministre fait coup double : il justifie auprès du grand public les rendez-vous distillés au compte-goutte et coupe l’herbe sous le pied des maires qui seraient tentés d’ouvrir plus de créneaux qu’ils ne possèdent de vaccins.
Fort heureusement, les élus ne se contentent pas de critiquer. Ils proposent aussi. L’AMF affiche sa volonté de s’impliquer et de se coordonner avec les ARS et les préfets pour le calibrage des centres de vaccination, la gestion des prises de rendez-vous et des files d’attente, l’organisation de transports adaptés pour les personnes fragiles ou encore le déploiement de centres mobiles de vaccination.
Pour sa part, l’Amif souhaite que les ARS aient « une doctrine claire » et précisent le rôle de chaque commune au sein du centre de vaccination (fourniture de petit matériel médical, mobilisation du personnel). Car, comme le dénoncent certains élus, comme Florence Portelli à Taverny (Val d’Oise), « les maires ont bel et bien dû acheter eux-mêmes les seringues, les aiguilles et les compresses pour les centres de vaccination ».
Il y a quelques jours, les Départements, par la voix de l’ADF, réaffirmaient leur souhait de se mobiliser aux côtés de l’État, en mettant à disposition leurs médecins territoriaux et personnels médico-sociaux pour « le processus vaccinal » et même les pompiers et les équipes dédiées aux routes pour le soutien logistique. C’est dire si chacun est prêt à consentir les efforts nécessaires.
Vaccination : les élus brûlent de passer à la vitesse supérieure
Frustrés des ratés de la campagne de vaccination, dont ils se sentent écartés, les élus locaux réclament plus de coordination avec les ARS et les préfets.