Ludovic Freygefond avait assailli son directeur de cabinet de plus de quatre cents courriels amoureux ou sexuels, jusqu’à ce que le collaborateur, à bout, démissionne. Recruté en 2009 à l’âge de 25 ans, à sa sortie de Science-Po, le jeune homme avait déposé plainte en 2012.
Le tribunal correctionnel de Bordeaux est allé au-delà des réquisitions du ministère public, qui avait requis six mois de prison avec sursis.
La défense du mis en cause a plaidé “la passion, la passion qui chasse la raison”. L’élu “est devenu fou amoureux” de ce garçon, qui pour sa part a joué “un jeu dangereux”, car de son côté “rien n’a été fait pour dissiper l’ambiguïté fondamentale qui existait entre eux”, dans une relation d’une “grande proximité, d’une grande promiscuité”, a affirmé Me Jean Gonthier.
Une ambiguïté rejetée par Me François de Contencin, avocat de l’ex-directeur de cabinet, partie civile. Il a reconnu “une part d’ambition non dissimulée” chez son client, mais aussi sa “fin de non-recevoir catégorique” apportée aux avances du maire. Il a aussi fustigé “un véritable abus de pouvoir”, notant que “souvent, les élus dans ce cas de figure sont dans la toute-puissance avec leur collaborateur (…), une des manifestations du sentiment d’impunité d’un élu local, d’un élu en règle générale”.
Au titre des préjudices matériel et moral, le tribunal a accordé près de 70.000 euros de dommages et intérêts à l’ex-directeur de cabinet. “Attristé, mais combatif”, Ludovic Freygefond a affirmé son intention de faire appel du jugement, des appels qui sont suspensifs.
Une passion qui se termine en correctionnelle
L'ancien maire du Taillan-Médoc et ex-numéro un du PS en Gironde, Ludovic Freygefond, a été condamné mercredi 25 mars, par le tribunal correctionnel de Bordeaux pour harcèlement moral à l'encontre de son jeune directeur de cabinet. Il a écopé d'un an de prison et deux ans de privations des droits civiques.