Réduire ces impacts aux seuls insectes piégés par les lampadaires est insuffisant : la façon dont la pollution lumineuse perturbe les poissons, mais aussi la reproduction des amphibiens, la migration des oiseaux désorientés par les halos lumineux ou la chasse des chiroptères (chauves-souris) est ici parfaitement bien expliquée. A l’heure où les communes poursuivent la rénovation de leur parc, un appel est aussi fait à plus de sobriété énergétique mais aussi lumineuse. Car c’est bien de la demande qu’émergera l’offre, actuellement peu satisfaisante du fait que « les études techniques conduites par les fabricants ou installateurs n’ont pas encore jusque-là intégré à leur conception ces enjeux de la biodiversité dans ceux de l’environnement et n’ont donc pas permis de dresser les profils spécifiques d’éclairages moins perturbateurs ».
Sur quels leviers agir ?
Pour aider les élus à réduire la durée d’éclairement ou mieux orienter le flux lumineux, des conseils très concrets sont donnés pour conjuguer ces deux objectifs environnementaux que sont l’économie d’énergie et la réduction de la pollution lumineuse, à mieux coupler à l’avenir. Des mesures souvent « de bon sens », qui peuvent aller jusqu’à « supprimer des points lumineux facultatifs » ou à optimiser cette large panoplie d’éclairages d’ambiance non indispensables aux activités humaines, par exemple à proximité des cours d’eau (berges et ponts) ou au niveau des mises en lumière sous les arches des ponts.
Pour optimiser le temps d’éclairage, l’étude conseille le recours aux horloges astronomiques et variateurs d’intensité. En raison du changement brutal d’intensité auquel il conduit, l’éclairage à la demande n’est en revanche pas recommandé. D’un point de vue technique, il faut bannir les lampes aux iodures métalliques et LEDs blanches. Et, du point de vue de la planification, faire une place aux trames nocturnes au sein des schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE) et trames vertes et bleues (TVB).