Après New York, Los Angeles, Londres ou Sydney, la commune de Varaire a été sélectionnée par les Nations Unies pour promouvoir les Global Goals, un programme de 17 valeurs universelles pour un avenir meilleur et plus juste, adopté en 2015 par les 193 chefs d’Etat et de gouvernement des Nations Unies.
Certes, les habitants de ce village de 350 habitants ne s’attendaient pas à figurer dans une liste où l’on ne trouve que des noms de grandes villes internationalement connues. Depuis le 18 décembre dernier, le drapeau de l’ONU est hissé sur la façade de la mairie de Varaire, une exposition est installée dans la salle des fêtes et, durant tout le mois de janvier, des conférences seront organisées chaque samedi, avec des acteurs locaux, sur le thème d’un monde plus durable pour 2030. Le village souhaite aussi porter des valeurs comme l’éradication de la pauvreté, la lutte contre la faim ou la promotion de l’égalité entre hommes et femmes. Son maire Marcel Aymard a bien voulu répondre à nos questions.
Propos recueillis par Yannick Urrien.
Journal des communes: Les Nations Unies sélectionnent généralement des grandes villes pour représenter les Global Goals. Or, pour la première fois, un village de 300 habitants a été ainsi distingué: en l’occurrence Varaire. Est-ce le signe d’une reconnaissance des petites communes face à l’échec du vivre-ensemble dans les grandes mégalopoles ?
Marcel Aymard: Je ne sais pas si l’on peut dire les choses ainsi. Les valeurs incarnées par les Global Goals sont celles que nous vivons au quotidien en milieu rural et nous développons naturellement ces valeurs. C’est ce qui fait la différence avec les grandes métropoles. II ne faut pas oublier que nous venons tous de la terre. Tous les citadins ont des origines dans les milieux ruraux. Peut-être que cela a été oublié…
JDC: Si un New-Yorkais venait s’installer à Varaire, ce serait un peu la planète Mars pour lui, en découvrant cette entraide au quotidien : par exemple, lorsque l’on se préoccupe des besoins de son voisin âgé…
MA : C’est vrai, mais ce n’est pas propre à notre village. Nous mettons en avant ces valeurs, mais tous les villages ruraux se retrouvent autour de ces notions. Dans le département du Lot, qui est un beau département mais assez défavorisé, nous partageons tous cette notion de solidarité. Nous sommes aussi fiers d’être le porte-drapeau de tout cela.
JDC: Quels messages souhaitez-vous faire passer ?
MA : Nous souhaitons promouvoir ces valeurs et les transmettre aux générations futures. Ce sont des valeurs pour défendre un avenir meilleur et plus juste. C’est ce que nous vivons quotidiennement dans unecommunede300habitants, notamment la solidarité au quotidien, l’entraide, la proximité et le respect de la nature. Nous connaissons les rythmes de la nature. Tout le monde réagit très favorablement. Les gens sont même un peu surpris de constater que l’on met au grand jour ce que I’on fait quotidiennement et naturellement, sans s’en rendre compte forcément.