C’est la principale conclusion du volet français de l’étude Isaac (International study of asthma and allergies in childhood) que des chercheurs de l’Inserm viennent de publier dans la revue Thorax.
L’équipe Épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires d’Isabella Annesi-Maesano a mené l’enquête dans 401 classes de 108 écoles primaires de six villes : Bordeaux, Clermont-Ferrand, Créteil, Marseille, Strasbourg et Reims. Ils y ont analysé pendant une année scolaire les concentrations des particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5), du dioxyde d’azote (NO2) et de trois aldéhydes (formaldéhyde, acétaldéhyde et acroléine).
Bien que la qualité de l’air intérieur varie en fonction des écoles et des villes, les chercheurs révèlent qu’environ 30% des 6590 enfants suivis sont exposés aux principaux polluants atmosphériques à des niveaux supérieurs aux valeurs guides nationales ou internationales.
« L’intérêt de notre étude est de disposer de données sur un nombre important d’enfants répartis sur l’ensemble des régions de France métropolitaine. L’exposition à des concentrations élevées de particules et composés organiques volatils est associée à une augmentation de la prévalence des signes cliniques de l’asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés. Les enfants sujets aux allergies semblent les plus à risque », explique Isabella Annesi-Maesano.
En détails, les résultats montrent que les rhinites sont associées de manière significative à des taux forts de formaldéhydes et qu’une augmentation de la prévalence de l’asthme est observée dans les classes avec des taux élevés de particules fines PM2.5, de formaldéhyde et d’acroléine.
Rappelons que l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) mène actuellement une campagne de mesures (COV, allergènes, moisissures, particules, éclairement, bruit…) dans une trentaine d’écoles maternelles et élémentaires françaises. Résultats attendus entre 2014 et 2015.
Un tiers des écoliers français exposé
Trois écoliers français sur dix sont exposés en classe à des niveaux de pollution intérieure supérieurs aux valeurs guides recommandées par l’OMS et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).