Un premier bilan pour l’écoquartier du Fort d’Issy

La ville d'Issy-les-Moulineaux et l'aménageur Bouygues Immobilier dressent un bilan globalement positif trois ans après l'installation des premiers habitants dans l'écoquartier du Fort.

1 623 logements dont 330 sociaux, 2 300 m² de commerces et d’équipements publics, 44 000 m² d’espaces verts, 78 % des besoins couverts par la géothermie, 1 démonstrateur Smart Grid, 70 % des habitants* qui estiment avoir fait des économies d’énergie et 95 % qui se disent satisfaits par la réduction du bruit et des odeurs grâce à la mise en place d’un système de collecte pneumatique des déchets, etc. La ville d’Issy-les-Moulineaux (92) aligne les chiffres pour vanter les mérites de l’écoquartier du Fort, à l’occasion du bilan dressé trois ans après les premières livraisons.

« 93 % des habitants estiment qu’il existe ici une vraie vie de quartier. Je trouve que c’est le retour le plus satisfaisant », se réjouit Nathalie Watine, directrice Logement France de Bouygues Immobilier. Il est en effet agréable de déambuler dans ce quartier aéré, entre ces cinq immeubles reconstituant l’ancien tracé du Fort militaire, ces 13 « immeubles-villas » aux formes arrondies et isolées par l’extérieur, ces nombreux espaces verts (jardins partagés, prairie fleurie, vergers) ni arrosés, ni traités…

Selon la ville, le réseau de chaleur alimenté par deux puits de géothermie sur l’Albien évite l’émission de 2 000 tonnes de CO2 par an. Il couvrirait près de 80 % des besoins en chauffage et eau chaude. « Je vide toute l’eau de la planète à chaque fois que je prends une douche ! Je suis obligé de laisser couler l’eau plusieurs minutes avant d’avoir de l’eau chaude. C’est un problème de paramétrage qui touche 8 appartements de mon immeuble. Bouygues et ses sous-traitants ne cessent de se renvoyer la balle », regrette cependant Antoine, la quarantaine, habitant du quartier depuis deux ans qui a pu également constater quelques dysfonctionnements au niveau de la domotique.

Comme la grande majorité des résidents, l’homme est en revanche satisfait du système, rarement en panne, d’aspiration automatique des déchets. Encore rare en France, du fait d’un investissement conséquent (9 millions d’euros ici dont une partie prise en charge par les promoteurs), le système installé par Envac et Veolia Propreté propose 115 points de collecte. « Deux camions viennent régulièrement aspirer les déchets à la périphérie du quartier en fonction du taux de remplissage. Cela fonctionne très bien », confirme Nathalie Watine, rejointe par le maire André Santini, qui y voit « un confort incontestable ». « Le système a été très difficile à mettre en œuvre », tempère René-Henri Arnaud, architecte associé d’Architecture-Studio.

« Nous avons connu des moments difficiles : pendant les travaux ou au moment de la livraison notamment. Mais nous avons aujourd’hui beaucoup de retours positifs. Le point qui nous pose aujourd’hui encore des difficultés est celui du stationnement, admet Nathalie Watine. Il manque des places. Nous n’allons pas en créer de nouvelles mais plutôt encore travailler sur leur mutualisation. » Les habitants peuvent déjà, via une application mobile, accéder au parking de l’école Louise Michel, isolée en en paille, mais la ville compte renforcer ce type de service notamment grâce à la démarche So Mobility lancée dernièrement avec des partenaires privés. « La qualité de vie est au rendez-vous, mais cela reste difficile de se passer de voiture », conclut Antoine.

 

* Sondage OpinionWay réalisé du 17 au 31 octobre 2015

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