Un observatoire pour étudier l’estuaire de l’Adour

Améliorer les connaissances sur le fonctionnement de l'estuaire de l'Adour dans la zone portuaire de Bayonne et de son débouché en mer, tel est l'objectif du programme de recherche créé autour de l'Observatoire de l'estuaire de l'Adour.

Le fonctionnement général de l’Adour au niveau de son estuaire est aujourd’hui mal connu. Il intéresse pourtant l’Agglomération Côte Basque- Adour à plusieurs titres, notamment dans le cadre de ses compétences et responsabilités dans le domaine hydraulique : l’amélioration des connaissances de l’impact de l’Adour sur la qualité des eaux de baignade, le suivi quantitatif et qualitatif des clapages côtiers ainsi que l’évolution de l’érosion des plages d’Anglet.

Les services du Port de Bayonne, constitués de la Région Aquitaine et de la Chambre de Commerce et d’Industrie, sont également demandeurs de ce type de démarche, utile pour comprendre le fonctionnement de l’estuaire et orienter les actions et aménagements nécessaires pour assurer une parfaite navigation dans le chenal.

Ce programme de recherche intéresse en outre largement les acteurs du SDAGE Adour-Garonne. Les données recueillies pouvant en effet alimenter les réflexions sur le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux qui prévoit les modalités d’actions pour atteindre d’ici 2021 le bon état des eaux pour l’ensemble des milieux superficiels et sous terrains.

 

Un programme de recherche et 4 axes prioritaires

Au regard des besoins exprimés par l’ensemble des parties prenantes, une réflexion s’est engagée avec le CASAGEC* autour de la mise en place d’un Observatoire de l’estuaire de l’Adour sur un programme de recherche de trois ans minimum portant sur quatre axes prioritaires :
– Conditions hydrodynamiques à l’embouchure de l’Adour ;
– Comportement hydrosédimentaire en zone d’embouchure ;
– Débit de l’Adour /transport solide / flux de contaminant ;
– Etudes et observation des rejets et immersion des dragages.

Créé depuis une année maintenant, ce programme de recherche dévoile ses premiers résultats notamment concernant les clapages côtiers sur la commune d’Anglet.
Soumis à des dépôts réguliers de sédiments obstruant certaines parties du chenal de navigation, l’estuaire de l’Adour a fait l’objet de nombreux aménagements (endiguement, approfondissement du chenal de navigation) pour améliorer l’accès nautique au port de Bayonne. Parallèlement à ces aménagements, des campagnes de dragage d’entretien (prélèvement de sédiments) sont réalisées tout le long de l’estuaire.
Selon leur nature, qu’il s’agisse de vase, prélevée au niveau de l’estuaire ou de sable, prélevé au niveau de l’embouchure de l’Adour, les sédiments extraits sont ensuite clapés (déversés en mer), soit au large, soit près des côtes. Ces clapages permettent en effet de résorber le déficit sédimentaire conséquent du littoral angloy responsable de l’érosion des plages.

Trois campagnes de clapage côtier ont été réalisées depuis 2010. L’une de 3 jours en septembre 2010 par la drague Amazone (15 170 m3 clapés), l’une de 3 jours également en mai 2011 par la drague Marieke (63 541 m3 clapés), la dernière enfin de 5 jours en octobre 2011 par la drague Vlaanderen XX (72 561 m3 clapés). Ces clapages utilisant des stratégies (variantes de profondeurs) et des techniques (test de rainbowing) différentes ont permis d’établir des process plus efficaces pour assurer une mise en oeuvre optimale des futures opérations de clapage.


* Le CASAGEC est un bureau d’études. Ce dernier met en œuvre des méthodes de suivi, des outils d’analyse et d’aide à la décision en termes de gestion littorale, portuaire et estuarienne par le biais de mesures topographiques et bathymétriques, de vidéo quantification des évolutions du littoral, de suivi hydrodynamique et de suivi de la qualité de l’eau et des sédiments. CASAGEC s’est également spécialisé dans la modélisation numérique opérationnelle pour ce qui concerne la propagation de la houle, les courants et des transports sédimentaires.

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