Fouad Nammour, maire de Fontaine-en-Bray, une commune de 180 habitants, s’est fixé l’objectif d’atteindre les 200 habitants. Pour son engagement et son travail sur le terrain, il a même reçu un trophée du Département de Seine-Maritime.
Propos recueillis par Yannick Urrien.
Journal des Communes: Quels sont vos moyens d’action pour inciter de jeunes familles à venir s’installer chez vous ?
Fouad Nammour: Pour une petite commune comme la nôtre, qui est dépourvue de commerces et d’écoles, c’est très difficile. Il faut avoir beaucoup d’imagination et il faut surtout beaucoup travailler. Nous avons cependant quelques points d’attractivité. D’abord, Fontaine-en-Bray est à seulement 6 kilomètres de Neufchâtel-en-Bray, la capitale du canton, où il y a des commerces et un hôpital. Nous sommes aussi à 7 kilomètres de l’autoroute A28 et nous sommes a seulement 40 minutes de Rouen. Notre situation géographique est un point d’attractivité. Ensuite, nous avons un capital foncier assez important, avec plusieurs parcelles viabilisées, et nous espérons attirer des familles avec des enfants. Enfin, nous avons un comité des fêtes très actif, avec de nombreuses activités tout au long de I’année, ce qui attire pas mal d’habitants de la commune, mais aussi des villes avoisinantes. Nous allons également avoir la fibre dès le mois prochain. Ce sont donc des points sur lesquels je peux me baser pour essayer d’attirer de nouveaux habitants.
JDC: Les communes qui sont situées à moins de trois heures en voiture de Paris peuvent-elles attirer une nouvelle population ?
FN: Oui. Avec le télétravail qui se développe dans tous les domaines, de plus en plus de personnes n’ont plus envie d’être des simples numéros dans les grandes villes. Elles veulent avoir une place à part entière dans une petite commune où il fait bon vivre. Le matin, on entend les oiseaux quand on se lève et on peut maintenant travailler comme si l’on était dans un bureau à Paris.
JDC: De nombreux maires se plaignent de la dégradation des services publics, mais aussi de la fermeture des commerces : comment vivez-vous ce débat ?
FN: Malheureusement, cela fait des années que nous n‘avons pas de commerces ou de services publics! Nous faisons toutes nos courses à Neufchâtel-en-Bray, qui est à 6kilomètres, donc les gens qui viennent vivre chez nous savent très bien cela. Depuis le début de mon mandat, nous avons reçu dix nouvelles familles. Donc, ce n’est pas un obstacle. D’ailleurs, je pense que l’attrait de la ruralité est une vague qui va se poursuivre au cours des prochaines années. Il y a toujours une volonté forte des habitants des grandes villes de partir pour retrouver un cadre de vie plus agréable et cela va s’accentuer.
JDC: Comment imaginez-vous votre village dans quelques années ?
FN: D’abord, je souhaite avoir davantage de nouveaux habitants pour inciter des commerçants ambulants à venir de temps en temps. Actuellement, les commerçants ambulants n’ont pas trop d’intérêt à venir chez nous, car nous sommes peu nombreux. Si la population continue d’augmenter, j’espère qu’il y aura d’abord des commerçants ambulants, puis des commerces fixes.