Un nouvel arrêté interministériel encadrant l’octroi de dérogations à l’interdiction d’épandage de produits phytosanitaires par voie aérienne est paru au Journal officiel du 19 septembre 2014. Il abroge les dispositions antérieures définies par l’arrêté du 23 décembre 2013 “et renforce les dispositions visant à une meilleure protection de l’environnement et des populations”, “dans une optique de développement de méthodes alternatives et de réduction du recours au traitement aérien”, indique le ministère de l’Agriculture.
Pour rappel, la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, s’était engagée, le 26 mai dernier, à signer “dans les meilleurs délais” avec la ministre de la Santé et le ministre de l’Agriculture, un arrêté interdisant l’épandage aérien de pesticides pour l’ensemble des cultures qui pouvaient bénéficier d’une dérogation. Cette interdiction devait intervenir “sans délai pour le maïs doux, maïs pop-corn et bananes” et “dans 18 mois pour quelques cultures spécifiques de riz et de certains vignobles, pour lesquels il est nécessaire de trouver une alternative garantissant la sécurité des utilisateurs”. Le présent arrêté prend acte de cet engagement. L’annexe I de l’arrêté renseigne en effet sur les organismes nuisibles et les cultures pouvant faire l’objet de dérogations temporaires hors cas d’urgence. Or, les cultures du maïs doux, maïs pop-corn et des bananes ne figurent plus dans cette liste. Les seules productions de riz en Camargue et certains vignobles pourront déposer une dernière demande de dérogation temporaire avant le 31 mars 2015, “de manière strictement encadrée et pour quelques mois”, ce “afin de tenir compte de la nécessité pour certaines cultures de trouver des solutions alternatives”, a indiqué Ségolène Royal dans un communiqué. La ministre a notamment salué les efforts des producteurs de bananes en Martinique “qui sont les premiers bananiers au monde à cesser cette pratique d’épandage aérien”.
Information du public
Il est précisé que cet arrêté est publié “à titre de transition vers des pratiques culturales ne faisant plus appel à l’épandage aérien de produits phytosanitaires, notamment grâce aux actions de lutte intégrée”. Hors cas d’urgence, la demande de dérogation précise notamment “les contraintes qui justifient le recours à l’épandage aérien” (état végétatif et hauteur des végétaux à traiter, pente et dévers des zones, portance des sols) ou “les avantages manifestes pour la santé et l’environnement par rapport à une application terrestre”. Il appartient par ailleurs au donneur d’ordre, “au plus tard 72 heures avant le traitement”, d’informer les maires des communes concernées par l’épandage aérien du contenu de la déclaration préalable et de demander l’affichage en mairie de ces informations.