Les élus du Sud Alsace sont révoltés par l’absurdité de la situation. Un an tout juste après la fermeture du premier réacteur de la centrale nucléaire de Fessenheim – le deuxième a été arrêté le 29 juin –, la communauté de communes Pays Rhin-Brisach (29 communes et 32 500 habitants) n’a toujours pas obtenu de l’État qu’il renonce au prélèvement annuel de 2 M€ du Fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR), un mécanisme de compensation financière mis en place à l’issue de la dernière réforme de la fiscalité locale. Et cela alors que la communauté de communes ne perçoit plus l’Ifer généré par l’équipement nucléaire, et pour cause. Faible consolation, la loi de finances 2021 a institué un fonds de mutualisation qui a permis de réduire le prélèvement du FNGIR de 3 à 2 M€.
Après les promesses vaines d’Edouard Philippe, Sébastien Lecornu, Emmanuelle Wargon et Jacqueline Gourault, cette dernière ayant promis la création d’un groupe parlementaire pour se saisir de cette impasse financière, la question reste pendante. Comme d’ailleurs la reconversion du territoire qui se voulait pourtant « exemplaire ». Claude Brender, maire de Fessenheim, souligne que « plus de 1 000 emplois sont perdus » et que les dégâts économiques et sur la vie de sa commune seront considérables. Ce qu’il regrette le plus, comme ses collègues, « c’est le manque de dialogue » avec les représentants de l’Etat. Le député Raphaël Schellenberger (LR) a dénoncé, quant à lui, la stratégie du gouvernement qui est « de déstabiliser les relations entre les élus lorsqu’on n’a pas de réponse à leur apporter ».
EDF, en revanche, n’a pas trop souffert de cette fermeture « subie » de la centrale de Fessenheim : l’électricien encaissera un chèque de 400 M€ et sera largement indemnisé de ses pertes d’exploitation.
Ubu dans Kafka à Fessenheim
Un an après la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, les élus alsaciens attendent toujours que l’État renonce à leur prélever des ressources fiscales qu’ils n’encaissent plus.