Appliqué à la gestion des approvisionnements, ce principe de mutualisation vise les industriels qui, à partir d’un même site logistique, peuvent s’organiser pour livrer ensemble plusieurs distributeurs. A la clé, des camions mieux remplis et des économies de CO2 évidentes. « Le principe est bon sauf que dans les faits, hormis quelques expérimentations, il tarde à se concrétiser. C’est la divergence des stratégies des acteurs de la chaîne logistique qui freine le plus les progrès », explique Laurent Livolsi, chercheur en logistique à l’université de la Méditerranée. En logistique urbaine, la dernière innovation marquante dans ce domaine – la mise en place d’une plate-forme permettant la desserte du centre-ville de La Rochelle – remonte à plusieurs années. Ce centre de distribution urbaine (CDU), le premier du genre, y est géré en délégation de service public par Veolia. « Mais il ne capte que 5% des flux de la ville, le reste lui échappe. C’est un quasi échec », commente Christophe Poteloin, directeur développement durable de Presstalis (ex-NMPP, les nouvelles messageries de la presse parisienne).
Pour aller plus loin, ce distributeur porte un projet de plateforme dématérialisée visant à rapprocher les transporteurs de ceux qui ont besoin d’être livrés, en optant au passage pour le mode de livraison adapté (camionnette, vélo, triporteur, etc). Ouverte aux petits transporteurs et aux partenaires publics, « cet outil va apporter un réel service aux collectivités et ouvre la voie d’une croissance durable de l’activité de distribution en ville », assure Christophe Poteloin. Testé l’an prochain à Strasbourg, cet outil baptisé LUMD (logistique urbaine mutualisée durable) vise à terme le marché francilien, où le transport de marchandises en ville pose le plus de problèmes de bruit, d’embouteillage et de pollution.