poliDevraient également se dessiner les contours de « l’expérimentation niçoise » en matière de police municipale, faute pour l’heure d’un texte plus ambitieux sur le « continuum de sécurité ». La crise a fortement mis les maires à contribution. Au diapason, les forces de sécurité ont elles aussi été plus que jamais mobilisées. D’abord ignorées puis associées à la gestion du confinement, ces polices ont apporté la preuve de leur efficacité, confortant la voie d’un – futur – élargissement de leurs prérogatives.
Une loi début 2021
Auditionné fin juillet par la commission des lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a dévoilé sa feuille de route. Le livre blanc qui doit déboucher sur une loi de programmation sera présenté « début 2021 ». « Mon objectif premier n’est pas de mettre en œuvre une loi de programmation mais de mener à terme le ‘livre blanc’, qui permet l’unicité de la police et de la gendarmerie nationales dans leur action, améliorer le ‘continuum de sécurité’, et préparer le travail pour une loi de programmation », précise-t-il.
A choisir, le ministre estime qu’il vaut « mieux s’occuper du quotidien » et « adopter dans un premier temps » la « loi Thourot-Fauvergue sur le continuum de sécurité. Gérald Darmanin a aussi annoncé la poursuite du déploiement des 60 quartiers de reconquête républicaine (QRR). « 47 ont été créés, trois ont été annoncés. Dix le seront prochainement. »
Impliquer davantage les polices municipales
Avec le confinement, la crise a aussi contribué à mettre davantage sur le devant de la scène le sujet des violences familiales, qui n’en finit plus de préoccuper et d’occuper le législateur (une loi a été publiée fin décembre, plus un texte autorisant la levée partielle du secret médical). Mais voter une loi ne suffit pas à enrayer le phénomène. En témoigne, non sans paradoxe, la recrudescence des rodéos urbains pendant le confinement. La loi de 2018 n’a pas permis de les circonscrire. De nouvelles propositions sont attendues, qui devraient là encore impliquer davantage les polices municipales.
Autre sujet d’inquiétude, celui de la radicalisation. La crise n’a fait qu’amplifier le phénomène. Le risque est « d’autant plus grand que l’on s’éloigne de l’école », a rappelé le ministre de l’Education nationale. Les textes restent à venir. Le projet de loi contre les séparatismes est annoncé pour la rentrée. Il s’appuiera sur le couple maire-préfet, que la crise a mis en avant. Le dossier est suivi par Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, qui s’occupera également de tout le volet prévention de la délinquance.