Sur la base d’un guide transmis en octobre 2014, certaines préfectures ont déjà “engagé”, assure le ministère de l’Intérieur, un travail de déclinaison territoriale du plan national de réponse à un accident nucléaire ou radiologique majeur inspiré des retours d’expérience de la catastrophe de Fukushima de 2011. Il s’agit désormais de traduire dans les PPI des centrales les nouvelles orientations arrêtées par le Premier ministre. Ce sont en effet ces plans qui prévoient les modalités de l’alerte et l’organisation des services en cas d’accident ou de risque d’accident susceptible d’avoir une incidence sur la population et l’environnement à l’extérieur du site concerné.
En avril dernier, l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (Anccli), à la lumière de deux rapports sur la mise en œuvre des mesures d’urgence en cas d’accident nucléaire en France, appelait notamment à revoir en profondeur les PPI autour des sites nucléaires et entendait y prendre une part active.
Au nombre de quatre, les mesures “nouvelles” listées en annexe de la présente instruction n’amorcent donc pas la révolution espérée. Elles actent principalement l’extension de périmètre des PPI (et de prédistribution d’iode stable) de 10 à 20 km autour des centrales nucléaires de production d’électricité.
A l’annonce de cette extension par Ségolène Royal, en avril dernier, en plein anniversaire de Tchernobyl, le Réseau Sortir du nucléaire avait fait part de sa profonde insatisfaction : “le périmètre de 10 km était certes dérisoire, mais 20 km restent notoirement insuffisants”, d’autant qu'”il y avait des mesures plus ambitieuses à adopter que de se contenter d’élargir de 10 km les PPI”.
“A la lumière de la catastrophe de Fukushima, qui a révélé des traces de contamination dans un rayon de 50 km autour de la centrale”, “il faudrait, en France, relever le périmètre des PPI à 80 km”, estimait également l’Anccli dans un communiqué datant de 2014.
Parmi les autres mesures figurent la préparation d’une réponse “évacuation immédiate” sur un périmètre prédéterminé de 5 km, de consignes de restriction de la consommation d’aliments ainsi que la prise en compte “du contexte local pour la décision des mesures de protection des populations et leur articulation”. Ces modestes évolutions devront être relayées à l’occasion des prochaines réunions des commissions locales d’information (CLI) et des comités